« La confirmation de la sécheresse européenne et particulièrement russe a très fortement tendu le marché mondial déclenchant un tsunami de volatilité », a constaté Agritel, vendredi dans un communiqué.
Sur Euronext, « la volatilité des cours sur cinq jours de l'échéance novembre 2010 a même atteint 82 % le 6 août », précise la société de conseil sur les marchés agricoles.
La volatilité devrait « rester sur un niveau élevé dans le contexte actuel de ratio stock sur utilisation faible », ajoute Agritel.
« Les petits opérateurs continuent d'avoir des difficultés importantes à acheter/vendre des options à des prix raisonnables. Les stratégies à base d'options sur des échéances éloignées restent intéressantes pour sécuriser la marge des opérateurs de la filière dans un contexte d'extrême volatilité », poursuit-elle.
Globalement, l'indice de volatilité calculé par Agritel – AVI, Agritel volatility index – qui se situait aux alentours de 20 % durant le premier semestre de l'année a grimpé pour atteindre 37,6 % au premier septembre. L'AVI est une mesure synthétique de la volatilité implicite des options des marchés blé, colza et maïs Euronext.
Pour Michel Portier, directeur d'Agritel, « cette volatilité devient désormais structurelle, compte tenu de la disparition progressive de la Pac et de ses filets de sécurité, qui garantissaient auparavant un couloir de fluctuation des prix ».
« Or si la demande sur les marchés céréaliers est globalement lisible, inscrite sur une tendance haussière estimée à 1 % par an à l'échelle mondiale, l'offre dépend quant à elle de facteurs climatiques forcément aléatoires », rappelle-t-il.
« La catastrophe climatique russe et l'embargo aux exportations qui a suivi en est l'exemple. »
« En l'absence de cadre de régulation solide initié par les institutions publiques ou de données fiables concernant la nature des opérateurs sur Nyse-Euronext, alors identifiés soit comme producteurs, comme investisseurs ou spéculateurs, il devient nécessaire pour les opérateurs de la filière agricole de gérer activement leur risque de prix », souligne en outre Michel Portier.