McDonald’s a présenté mardi la première contractualisation pluriannuelle d'achat de blé à prix garanti. L'accord signé porte sur 8.500 tonnes par an, payées à un prix ferme, sur trois ans renouvelables, à partir de la récolte de 2012. Cela représente 25 % des besoins annuels de McDonald's France pour la production de petits pains spéciaux (buns).
« Cet accord apporte une triple sécurisation : économique (prix déterminés pour trois ans), quantitative et qualitative (traçabilité et sécurité alimentaire) », a détaillé Sébastien Bordas, directeur des achats chez McDonald's France.
Cette contractualisation est le fruit de plus de dix ans de partenariat entre les coopératives Valfrance et Beauce Gâtinais Céréales, les Grands Moulins de Paris/Nutrixo et East Balt France, principal fournisseur de petits pains spéciaux (buns) pour McDonald's France.
Les partenaires se sont entendus sur 180 € la tonne pour le blé meunier (soit 170 €/t payé au producteur) et 235 €/t pour le blé « de force » riche en protéines (soit 205 à 220 €/t payé au producteur selon la qualité protéique). Sébastien Bordas indique que la part de 25 % des besoins annuels de McDonald's France pour la production de petits pains spéciaux (buns) n'est qu'une première étape, l'ensemble des parties ayant pour objectif de faire croître ce pourcentage.
Pour le PDG de Nutrixo-Grands Moulins de Paris, Hubert François, « le temps où McDo importait du blé canadien est loin, depuis trois ans 100 % des blés sont français ». L'aspect traçabilité « représente un aspect fort de la filière », a-t-il ajouté. « En trois heures, nous sommes capables de remonter la filière du pain à la parcelle ».
De son côté, Michel Bartolo, directeur de Beauce Gâtinais Céréales (coopérative réputée pour ses blés améliorants), a expliqué qu'un observatoire visant à étudier les coûts de production du blé améliorant chez les producteurs a été mis en place dès 2007. Les blés améliorants consommaient beaucoup d'azote, « matière première qui fluctue dans les mêmes proportions que le prix des céréales et qui peut représenter jusqu'à 10% du prix de revient », a-t-il détaillé. Il a donc été convenu que l'intrant azoté serait pris en compte comme pouvant faire fluctuer, dans une certaine mesure, le prix ferme convenu (plus ou moins 25 euros en fonction du prix de l'azote).
Chez McDo, la contractualisation n'est pas nouvelle. Jean-Pierre Petit, PDG de McDonald's France, a rappelé que la société y porte un intérêt depuis vingt ans. Sébastien Bordas a d'ailleurs expliqué que des contrats similaires existaient déjà sur les pommes de terre (les contrats représentent 80 % de l'approvisionnement de McDonald's) et la viande de bœuf (5 % de l'approvisionnement de McDonald's).