L'Algérie, premier acheteur de blé français, a décidé de ne pas prendre possession de toute livraison de blé d'origine « mixte » après le recours à l'importation par la France pour pallier les problèmes de qualité affectant la récolte. « L'office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a demandé à ses fournisseurs de respecter les clauses du cahier des charges qui impose une origine unique pour le blé », a-t-on déclaré aujourd'hui à l'AFP. « Le cahier des charges est clair : les céréales doivent provenir du pays d'origine ». « L'organisme algérien a particulièrement insisté sur un des critères de qualité du blé, l'indice de Hagberg », critère qui, justement, pose problème sur la récolte française cette année. L'OAIC réagit à des informations de presse selon lesquelles la France, premier exportateur européen de céréales, a importé du blé pour pallier sa mauvaise récolte et pouvoir ainsi fournir ses grands clients étrangers, dont l'Algérie. « En effet, le port de Rouen a un chargement de 27.000 tonnes de blé en provenance de Lituanie et un autre de 4.400 tonnes venu du Royaume-Uni. » Selon un porte-parole du port de Rouen, « il ne s'agit pas d'utiliser ce blé pour la consommation intérieure, mais d'« améliorer la qualité des chargements vers les pays clients de la France », Algérie en tête, avec qui de nombreux contrats avaient déjà été passés en prévision de la récolte de cet été ». En conséquence de la qualité détériorée de la récolte de cette année, les exportateurs français doivent mélanger du blé de bonne qualité au blé plus médiocre livré par les agriculteurs pour honorer leurs contrats. A noter que l'indice de Hagberg n'est pas additif, les mélanges ne permettent donc pas d'améliorer ce critère. L'Algérie importe en moyenne 5 millions de tonnes de blé français. Ses importations avaient explosé en 2011, affichant une progression de plus de 133 % à 7,4 millions de tonnes, avant de baisser de près de 26 % à 6,9 millions de tonnes en 2012, selon des chiffres officiels.