Selon une première estimation réalisée au début de septembre 2011 par l'Observatoire Arvalis-Unigrains (1), dévoilée lundi, le total des charges engagées sur un hectare de blé tendre récolté en 2011 se monte à 1.574 €/ha. Ce qui représente une progression de 7,3 % par rapport à la récolte de 2010 (1.467 €/ha). Les charges retrouvent leur niveau de 2009 (1.569 €/ha).
« Cette augmentation est principalement due à des prix d'engrais supérieurs de 35 % à la récolte de 2010 », chiffre l'Observatoire. A cela s'ajoute une forte hausse des carburants (+25 %) et des amortissements (+8 %). Les autres postes évoluent de 2 à 4 %, sauf les produits phytosanitaires dont les coûts ont marqué un léger recul de 1 %, en raison de la faible pression parasitaire.
Pour la récolte de 2011, comme pour les précédentes, les charges qui pèsent le plus sont en premier lieu les amortissements (17 %), suivis par les engrais (13 %), les produits de protection des cultures (12 %) et les charges du foncier (11 %). Viennent ensuite les charges de main-d'œuvre (9 % de rémunération familiale et 8 % de salaires et charges sociales). Ces six postes de charge cumulent 70 % du total.
Avec un rendement des exploitations de l'Observatoire évalué à 71 q/ha, le coût de production complet du blé tendre s'élève à 221 €/t, contre 186 €/t l'année précédente. « C'est un niveau très élevé par rapport aux 5 dernières récoltes, précise Arvalis. Il reflète la conjonction de charges élevées et d'un rendement qui garde la marque de la sécheresse du printemps 2011 ».
Au regard de ce coût de production, le prix « d'opportunité » du blé (prix minimal de vente pour couvrir la totalité des charges compte-tenu des aides ramenées à la tonne), se monterait à 180 €/t, selon les chiffres de l'observatoire.
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(1) Ces informations sont issues de l'Observatoire Arvalis-Unigrains, sur des données de CER France. L'observatoire s'appuie sur les comptabilités d'environ 4.000 exploitations céréalières de quinze départements, principalement situés au nord de la Loire. Elles représentent entre 30 et 35 % de la production française de blé tendre.