La France devrait produire 33,5 millions de tonnes (Mt) de blé tendre cette année, en baisse de 6 % par rapport à la campagne précédente (35,7 Mt), a estimé mardi l'Association générale des producteurs de blé (AGPB) à l'occasion d'un point de presse.
Le rendement moyen national, évalué à 67 quintaux par hectare, est inférieur à celui de la moyenne quinquennale (70 q/ha) et reflète une « forte hétérogénéité par région et par exploitation du fait du long épisode de sécheresse du printemps », précise l'AGPB.
« Malgré le pessimisme affiché par certains analystes avant la récolte, le niveau global est finalement rassurant, tant en qualité qu'en quantité, et permettra d'approvisionner sans difficulté tous nos marchés », affirme l'association.
La production de blé dur recule de 19 %, à 2,1 Mt. « Mais le niveau reste convenable [...] d'autant que les surfaces ont baissé de plus de 8 % et que la qualité est globalement bonne », selon un responsable de l'AGPB.
La récolte de 2011 est aussi caractérisée par un recul important de la production d'orge (-17 %, à 8,9 Mt) pour les mêmes raisons climatiques qu'en blé et du fait d'un recul des surfaces.
Le maïs a bénéficié de conditions favorables (printemps sec, été pluvieux) et les rendements seraient en hausse. Toutefois, cette progression du rendement ne pourrait pas compenser le repli des superficies et, au final, la production reculerait de 9,2 %, à 13,8 Mt.
Au niveau européen, les récoltes dans les principaux pays producteurs ont été soumises à des évolutions climatiques comparables à celles qu'a connues la France, mais « les pertes sont limitées », a estimé l'AGPB. Hormis peut-être en Allemagne où la moisson a été ralentie par les pluies du mois d'août, l'excès d'humidité pouvant également avoir un impact sur la qualité des blés.
Concernant les exportations, la campagne de commercialisation est marquée par le retour sur la scène internationale de la Russie et de l'Ukraine, absentes en 2010 en raison de la sécheresse qui a ravagé leurs récoltes.
Russie et Ukraine devraient exporter cette année un total de 25 Mt de blé, contre 8 Mt en 2010.
« Il s'agit d'un facteur de concurrence accrue, même si l'écart de prix entre les blés de la mer Noire et ceux de l'Europe ou des Etats-Unis s'est resserré ces dernières semaines », ont constaté les céréaliers français.
Profitant de l'absence de la Russie et de l'Ukraine, la France a exporté un volume record de 13,2 Mt de blé vers les pays tiers en 2010.