Une centaine de viticulteurs du vignoble bordelais, frappés par un orage de grêle dévastateur en août 2013, ont manifesté mercredi à Libourne pour protester contre ce qu'ils estiment être un manque de soutien des autorités.
« On a fait confiance aux institutions officielles et on s'aperçoit qu'il n'y a rien sauf une multitude de mesures sans consistance », a indiqué Dominique Techer, secrétaire de l'association SOS Vignerons sinistrés constituée après l'épisode de grêle du 2 août 2013. « L'ensemble des mesures apportées, c'est cinq millions d'euros alors que les pertes sont estimées de 150 à 200 millions d'euros », a-t-il fait valoir.
« La solidarité nationale ne peut pas combler l'ensemble des pertes qui peuvent être assurables », a-t-on indiqué en préfecture de Gironde, « mais, compte tenu du caractère exceptionnel, la solidarité nationale a été mobilisée ».
La préfecture a listé l'ensemble des mesures prises dès le lendemain de ce couloir orageux d'environ 30 km de longueur sur 10 km de largeur qui avait balayé l'est de la Gironde, frappant à des degrés divers 15.000 à 20.000 hectares de vignes, dont 7.000 atteints à 100 %.
Ainsi, dotations exceptionnelles, dégrèvement de taxes, recours au chômage partiel, achat de vendange, autorisation exceptionnelle d'achat de vin, reconnaissance de calamité agricole au titre de la perte de fonds, outils financiers permettant la mise en place de 25 millions d'euros de prêt... L'État, le Conseil général et le Conseil régional estiment avoir œuvré « au maximum des limites » pour les viticulteurs en difficulté.
Pour Dominique Techer, « tous ces dispositifs ne fonctionnent pas » et les viticulteurs attendent « des aides directes qui peuvent se chiffrer à 17 millions d'euros ». Selon lui, « avant la grêle il y avait 2.000 viticulteurs dans le rouge et on est aujourd'hui à la veille d'une crise systémique ».