« Passée l'autosatisfaction en miroir de la FNB (ndlr : fédération nationale bovine) et du ministre de l'Agriculture à la sortie de la « réunion de crise » de la semaine dernière, les éleveurs continuent sur le terrain à exprimer leur désarroi. Dans le même temps, industriels et distributeurs se renvoient la balle par presse interposée », déclare la Confédération paysanne jeudi dans un communiqué.
« Cette table ronde était pourtant vouée à l'échec puisque n'en était ressorti qu'un engagement informel des opérateurs aval sur une hausse de quelques centimes d'euros, sans aucune précision sur son application, et une annonce « cache-misère » sur la création d'un indicateur steak haché », poursuit le syndicat.
« Au final, aucun des problèmes structurels de la filière n'y a été abordé de front, en premier lieu celui d'une méthode objective de calcul prenant en compte les coûts de production. En effet, que fait-on si la production s'envole, si la consommation baisse, si les importations augmentent massivement, si aucune mesure visant la RHD (Restauration hors domicile) n'est prise ? », ajoute la Confédération paysanne.
« Besoin de visibilité à long terme »
« Nous sommes convaincus qu'une maîtrise et une répartition de la production sont indispensables si on veut rémunérer durablement des paysans nombreux sur le territoire. Le rapport du CGAAER publié récemment évoque des pistes intéressantes telles que l'élaboration d'un dispositif d'anticipation des crises et appelle à une meilleure segmentation des marchés ».
« En prônant export et agrandissement sans fin à coup d'accords de libre-échange (TAFTA, CETA...), c'est la voie ouverte à une libéralisation qui empêche toute résolution de ces problèmes structurels et en crée d'autres : standardisation de la production, surendettement, intransmissibilité, concurrence internationale exacerbée, etc. La filière bovine, comme les autres secteurs de l'élevage, a besoin aujourd'hui de visibilité à long terme ! », explique la Confédération paysanne.