Un millier de personnes selon la préfecture, 5.000 selon les organisateurs, ont participé le 14 juin dans plusieurs villes de l'Ouest aux pique-niques organisés par les Bonnets rouges pour défendre l'économie et l'emploi. Thierry Merret, l'un de leurs porte-parole et par ailleurs président de la FDSEA du Finistère, a redemandé à François Hollande de venir en Bretagne écouter leurs doléances.
Selon le préfet de Région, Patrick Strzoda, quelque 1.000 personnes ont répondu à l'appel des Bonnets rouges dans 14 villes, les préfectures des quatre départements de la Bretagne et celle de la Loire-Atlantique, et 9 sous-préfectures. Les rassemblements étaient prévus dans 18 villes.
L'appel a été suivi par 5.000 personnes, a de son côté assuré Thierry Merret auprès d'une journaliste de l'AFP à Morlaix, où une délégation a été reçue par le sous-préfet à la fin de la journée. A sa sortie, une douzaine de remorques de tracteurs ont déversé des légumes et des fleurs sur la voie publique, devant un des portails de la sous-préfecture, a constaté une journaliste de l'AFP.
« Il faut qu'on fasse plier Paris », a commenté Thierry Merret, en sortant de la réunion. Au début de la journée, en arrivant au pique-nique à Quimper, il avait demandé que les Bonnets rouges soient « écoutés. On a écrit à [François] Hollande le 4 avril et il nous a répondu à la fin d'avril : « Je transmets au nouveau Premier ministre. » Depuis, on n'a rien comme information. On sent que les Bretons et les Bretonnes se sentent méprisés et dédaignés, et ça, c'est insupportable. Donc, on demande toujours que François Hollande vienne ici pour nous écouter parce que nous avons des propositions à faire très concrètes », avait-il ajouté.
Le collectif « Vivre, décider et travailler au pays », à l'origine du mouvement des Bonnets rouges à l'automne 2013, a présenté au début de mars onze revendications, issues des quelque 15.000 doléances provenant de la cinquantaine de comités locaux. Parmi celles-ci, les quatre revendications fondatrices du mouvement : la suppression définitive de l'écotaxe, la fin du dumping social et de « l'avalanche de normes et contraintes administratives », ainsi que la relocalisation des décisions dans la région.
C'est dans le département du Finistère que la mobilisation a été la plus importante samedi, avec, au plus fort de la journée, 300 personnes, bonnets rouges sur la tête, drapeaux bretons au vent, à Quimper notamment, selon les autorités. Un important dispositif des forces de l'ordre y avait été déployé, selon la journaliste de l'AFP. Les accès à la préfecture étaient bloqués par des grilles – une « provocation », selon M. Merret.
A Morlaix (Finistère), une centaine de personnes également s'était rassemblées pour le pique-nique, avant que des manifestants d'autres villes convergent vers cette ville. En fin de journée, 200 personnes y étaient rassemblées avant que la délégation ne soit reçue.
A Nantes, la mobilisation a été faible, avec une trentaine de militants avec drapeaux et bonnets rouges devant la préfecture de la Loire-Atlantique où ils ont scandé : « Naoned e Breizh !» (Nantes est bretonne) et chanté l'hymne breton.
A Vannes, une quarantaine de personnes ont organisé un barbecue face à la préfecture du Morbihan, selon un correspondant de l'AFP. Les manifestants ont dressé des panneaux vierges pour inciter les passants à laisser des messages à destination des pouvoirs publics.
A Rennes, la mobilisation a été faible là aussi, avec une cinquantaine de personnes, a constaté l'AFP.