Le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, s'est dit ce vendredi 25 janvier 2013 dubitatif quant à la possibilité de parvenir à un accord sur le budget de l'UE pour la période 2014-2020 lors du prochain sommet des dirigeants européens organisé les 7 et 8 février à Bruxelles.
« J'ai l'impression que les positions [des Etats] sont encore très éloignées », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
Martin Schulz a rappelé que le Parlement européen peut refuser le compromis qui serait trouvé lors du prochain sommet s'il est éloigné des demandes initiales soumises par la Commission européenne.
« Plus le Conseil (qui rassemble les 27 Etats de l'UE) s'éloigne des chiffres de la Commission, plus il est probable que le Parlement européen rejette ce compromis », a-t-il averti.
« S'il n'y a pas d'accord, on peut vivre avec un budget annuel », a-t-il soutenu. « Cela ne poserait aucun problème. On pourrait même mieux travailler avec un budget annuel », a-t-il affirmé.
Le Parlement européen a approuvé la position de son président à une très large majorité (517 voix), et ce vote dépasse largement les frontières partisanes, a rappelé M. Schulz, un social-démocrate allemand. « Il faut 376 voix de majorité pour un accord du Parlement européen sur le compromis sur le budget », a-t-il insisté. « Le Conseil devrait prendre la position du Parlement européen très au sérieux », a-t-il affirmé.
Le président du Parlement européen a rejeté la proposition de compromis soumise par le président du Conseil européen. « Herman Van Rompuy a fait une proposition très faible », a-t-il jugé, en dénonçant « les coupes claires » dans les secteurs de l'innovation et de la recherche, de l'éducation, des programmes pour la jeunesse et la coopération internationale au profit de l'agriculture, de l'aide aux régions défavorisées. Le projet soumis par M. Van Rompuy répond aux exigences « des dirigeants qui veulent des économies à tout crin », a regretté M. Schulz.
Pour tenter d'arracher un accord en novembre 2012, Herman Van Rompuy a réduit de 75 milliards les demandes de la Commission européenne, pour un budget de 973 milliards d'euros sur la période, soit 1,01 % du PIB européen. Il a redistribué des financements prélevés sur certains postes pour les réallouer à l'agriculture et aux fonds de cohésion destinés aux régions les plus pauvres.
Mais plusieurs pays dont l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Finlande ont jugé cette proposition encore trop onéreuse.
Herman Van Rompuy a mené d'intenses consultations avec les dirigeants européens avant de décider de consacrer le sommet des 7 et 8 février 2013 au budget européen pour la période 2014-2020. Il a appelé mardi tous les Etats membres de l'Union européenne au « compromis » pour parvenir à un accord.
« Pour trouver un accord sur le budget, nous devons tous, je dis bien “tous”, faire un effort de compromis », a-t-il exhorté.
« Aucun Etat membre ne peut voir tous ses souhaits satisfaits, comme dans les négociations sur les budgets nationaux au sein des coalitions », a-t-il averti.