L'Association nationale de la meunerie française (ANMF) fait évoluer son protocole d'évaluation des variétés pour l'année 2015.
Le panel des variétés étudiées est élargi grâce à la mise en place d'un partenariat avec Arvalis et le Geves (Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences) permettant d'augmenter le nombre d'échantillons étudiés. D'autre part, la procédure d'inscription des variétés recommandées par la meunerie (VRM) est réduite d'une année. Il faut ainsi désormais deux ans pour inscrire une variété en VRM. « Nous gagnons en efficacité car, à coût constant, nous pouvons évaluer plus de variétés », s'est réjoui Bernard Valluis, président délégué de l'ANMF, vendredi 10 avril à Paris devant la presse.
Les VRM constituent une sélection restreinte de variétés de blés qui sont utilisées pures car aptes à produire un pain ou un biscuit d'excellente qualité. Ces variétés font l'objet de contrats car elles répondent à un cahier des charges, comme la variété Apache. Les blés pour la meunerie française (BPMF) sont, quant à eux, utilisées en mélange. Grâce à ces listes de variétés recommandées, l'AMNF guide les choix variétaux en publiant la liste de variétés recommandées. 26 nouvelles variétés enrichissent ainsi la liste des blés meuniers.
Taux de protéines
Les principaux éléments pris en compte dans l'évaluation des variétés en observation sont la résistance à la fusariose, le taux de protéine et la qualité de la protéine, la régularité de la qualité et la valeur meunière (aptitude à la mouture et rendement en farine). La teneur en protéine reste un des éléments prioritaires dans la sélection des variétés, comme l'atteste la mobilisation de la filière autour du plan protéines.
En effet, depuis 2005, on assiste à une nouvelle régression : les blés panifiables (BP) augmentent au détriment des blés panifiables supérieurs (BPS). Ces derniers sont passés de 79 % en 2005 à 63 % en 2015. « Nous recherchons aujourd'hui des variétés qui, à rendement équivalent, font plus de protéine. C'est-à-dire qui réagissent mieux à une dose d'azote », précise Nicolas Pérardel, chargé de mission sur les matières premières. On voit déjà apparaître de nouveaux « modèles » avec ce critère, mais les pas de temps sont longs pour faire évoluer les variétés.