« La tension devrait persister sur les marchés céréaliers mondiaux en 2011-12 malgré des perspectives de production encourageantes », a estimé, jeudi, la FAO. La sécurité alimentaire est menacée dans une trentaine de pays.
La production céréalière mondiale devrait atteindre 2.310 millions de tonnes (Mt) en 2011-12, soit 3 % ou 68 Mt de plus qu'en 2010-11, selon le dernier bulletin trimestriel de la FAO sur les perspectives de récolte et la situation alimentaire. Ce chiffre dépasse de 3 Mt les prévisions établies le mois dernier par la FAO.
L'augmentation s'explique par une hausse de 4,6 % de la production mondiale de blé (+30 millions de tonnes), une hausse de 3 % de la récolte de riz (+14 Mt) et un accroissement de 2,1 % de la production des céréales secondaires (+24 Mt). L'utilisation totale de céréales en 2011-12 devrait augmenter légèrement pour atteindre 2.302 Mt, soit 1,3 % de plus qu'en 2010-11.
Les stocks céréaliers mondiaux de la fin de la campagne 2011-12 devraient atteindre 494 Mt, soit 7 Mt de plus que leur niveau d'ouverture. Cette hausse serait principalement due à une accumulation de 10 Mt de riz. Les stocks de blé ne devraient croître que de façon marginale. Les stocks de céréales secondaires devraient se contracter de 4 Mt pour revenir à 161 Mt, soit leur niveau le plus bas depuis 2007. Globalement, le ratio stocks/utilisations pour les céréales devrait rester faible, aux alentours de 21 %.
Selon la FAO, la reprise attendue de la production céréalière mondiale, alliée à une demande plus faible que précédemment anticipé, notamment pour l'éthanol, contribue à une baisse des prix. En septembre 2011, les prix internationaux de toutes les céréales, à l'exception du riz, ont fortement chuté du fait à la fois des exportations de grandes quantités de céréales de la région de la mer Noire et des perspectives d'un affaiblissement de la demande.
L'indice FAO mensuel des prix alimentaires, également publié ce jeudi, a accusé une baisse de 2 % en septembre par rapport à août, revenant à 225 points, principalement en raison de la baisse des prix internationaux des céréales, du sucre et des huiles. L'indice est maintenant inférieur de 13 points à son pic de 238 points atteint en février 2011, mais toujours supérieur à sa valeur de septembre 2010, soit 195 points.
En raison du ralentissement de l'économie mondiale et du risque accru de récession, l'incertitude règne en ce qui concerne l'impact sur la sécurité alimentaire mondiale, souligne la FAO : « Une détérioration des conditions économiques entraînerait une aggravation du chômage et une baisse des revenus des couches vulnérables et pauvres dans les pays en développement. »
La crise humanitaire en Afrique de l'Est continue de faire des victimes et de décimer le bétail. Quatre millions de personnes souffrent de la faim en Somalie, parmi lesquelles 750.000 risquent de mourir dans les prochains mois en l'absence de réponse adéquate, avertit la FAO.
Selon ses dernières estimations, 32 pays à travers le monde ont besoin d'aide extérieure en raison de mauvaises récoltes, de conflits, de l'insécurité, de catastrophes naturelles et de l'envolée des prix alimentaires sur certains marchés intérieurs.
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(1) FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.