« Si les circuits courts de proximité ont une influence plutôt positive sur l’environnement, leur diversité, ainsi que le manque d’études complètes ne permettent pas d’affirmer qu'ils présentent systématiquement un meilleur bilan environnemental que les circuits longs » écrit l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) dans un avis publié le 2 mai 2012 sur son site internet.
L'Ademe reconnaît que « les avantages sociaux et économiques de ces modes de distribution semblent évidents », et que la vente de produits alimentaires en circuit court de proximité répond « à une attente des consommateurs pour une production plus locale ».
Mais l'agence considère que « les modes de production et également la culture de produits de saison pour les fruits et légumes sont beaucoup plus déterminants en matière de bilan environnemental que le mode de distribution », particulièrement en termes d'émission de gaz à effet de serre.
Selon elle, « plus de proximité ne signifie pas nécessairement moins d’émissions de gaz à effet de serre si les moyens de transport utilisés sont inadaptés, si la logistique est insuffisamment optimisée ou si le comportement du consommateur est inadéquat ».
Ainsi, l'Ademe explique que des aliments produits localement mais « hors saison » sous serre chauffée pourront consommer plus d’énergie et rejeter plus de gaz à effet de serre que des produits importés de pays où ils sont cultivés en plein air, même en incluant le transport.
En termes de logistique de transport, « si dans le cadre des circuits courts, les produits parcourent une distance plus faible, les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas, pour autant, systématiquement plus faibles. Ramenées au kilogramme de produit transporté, elles peuvent parfois même être plus élevées », affirme l'agence.
Elle précise que « les émissions par kilomètre parcouru et par tonne transportée sont environ 10 fois plus faibles pour un poids lourd de 32 tonnes et 100 fois plus faibles pour un cargo transocéanique que pour une camionnette de moins de 3,5 tonnes car ils permettent de parcourir de plus grandes distances à impact gaz à effet de serre équivalent ». Elle en déduit que l’organisation logistique est un « paramètre important » des filières d'approvisionnement en circuits courts.
« De grandes quantités, transportées sur de grandes distances, de manière optimisée, peuvent avoir un impact effet de serre par tonne transportée beaucoup plus faible que de petites quantités, transportées sur des distances faibles dans des camionnettes peu remplies et revenant à vide », résume l'Ademe.
Par ailleurs, « la vente directe n’implique pas systématiquement un moindre déplacement du consommateur qui peut même être amené à se déplacer davantage en cas de dispersion des points de distribution », souligne l'Ademe. Elle conseille d'organiser les points de distribution au plus près du consommateur, voire de regrouper les points de distribution « afin de présenter une offre large sur un seul point de vente ».
L'Ademe conclut qu'en « renforçant le lien entre producteur et consommateur et en redonnant du sens tant à l’activité de production qu’à l’acte de consommation, les circuits courts de proximité présentent un réel potentiel en matière de consommation durable ».
En ce sens, il convient, selon elle, « d’accompagner les initiatives et de partager les bonnes pratiques afin d’optimiser les gains environnementaux portés par ces modes de distribution ».