Tous les premiers jeudis du mois, c'est jour de paye au magasin L'Ayotte, en Moselle. Sylvie Hottier, l'une des quatre associées, assure le règlement des 44 apporteurs du point de vente collectif. «Avec notre logiciel de caisse Atlas, ce paiement est très rapide, témoigne-t-elle. Les factures de rétrocession sont établies et les ordres de virement envoyés. »
L'utilisation de cet outil informatique va de l'enregistrement des produits à leur livraison, jusqu'à la facturation. Il permet à chaque producteur de consulter à distance l'état journalier de ses ventes, et ainsi d'anticiper la fabrication et de préparer ses livraisons pour éviter les ruptures de stock.
« Chaque fournisseur a son compte dans la machine, explique François Malassé, un autre associé. Lorsqu'un agriculteur livre ses produits, il renseigne aussitôt le logiciel grâce à un terminal avec écran tactile situé à l'arrière du point de vente : produit, gamme, nombre... Grâce à ce système, nous savons exactement ce qu'il y a dans le magasin en temps réel. »
Outre les informations classiques sur l'état des stocks, le logiciel permet aussi de connaître le panier moyen journalier, hebdomadaire ou mensuel, ainsi que les répartitions par rayon, par gamme et par producteur.
Panier moyen. Le logiciel permet de connaître le panier moyen journalier, hebdomadaire ou mensuel, ainsi que les ventes par rayon et par producteur.
30.000 euros
Lorsqu'un client achète de la viande, les vendeurs renseignent le logiciel sur l'origine du morceau, en appuyant sur l'écran tactile sur le bouton lié au producteur concerné. « Nous sommes très vigilants pour qu'aucun fournisseur ne soit lésé », assurent les associés.
Quant au client, il retrouve sur son ticket le nom de l'exploitation productrice, en face du produit acheté et de son prix. Le logiciel Atlas est commercialisé par deux sociétés qui travaillent en partenariat : « CDI informatique » et le fabricant de balances « Berckel ». Son coût élevé, 30.000 euros, a fait longuement réfléchir les associés de L'Ayotte. Mais les avantages étaient nets : la simplicité, le gain de temps et, donc, la disponibilité accrue pour d'autres tâches...
Il est à noter que le choix entre plusieurs logiciels était aussi limité (lire l'encadré ci-dessous). Le pack choisi comprend la fourniture de balances pour le « service arrière », la boucherie, le rayon des fromages ainsi que le rayon des fruits et légumes. « Nous avons, par ailleurs, bénéficié de jours de formation et disposons d'une assistance téléphonique en cas de soucis », apprécie Sylvie Hottier.
Témoin : CLOTILDE GIRARD, conseillère en développement des compétences à la chambre d'agriculture de la Moselle
« S'équiper pour dégager du temps »
« Il existe deux logiciels de caisse adaptés aux points de vente collectifs : « Mettler Toldeo » et « Atlas ». Habituellement utilisés dans l'hôtellerie et la restauration, les fabricants doivent les ajuster aux besoins des producteurs. Afin qu'ils raisonnent leur choix et se forment aux études de marchés ou au travail en commun, nous avons effectué plusieurs voyages d'étude avec ceux du magasin L'Ayotte, en Moselle.
À cette occasion, nous avons vu un point de vente où les tickets de caisse étaient enfoncés sur un clou, repris ensuite par un associé qui passait de longues heures à établir la facturation ! Il est important que les producteurs puissent s'équiper rapidement et dégager du temps pour les choses essentielles. Surtout en Lorraine, où la vente directe arrive en complément d'activité, dans des exploitations plus importantes que dans le Rhône-Alpes, par exemple, berceau des points de vente collectifs. »
Dominique Péronne (publié le 2 janvier 2015)
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