L'Union européenne (UE) exerce un protectionnisme néfaste aux autres exportateurs agricoles, a estimé mercredi le président de la Chambre des députés argentine, en réaction à l'opposition réitérée de Paris à l'ouverture du marché européen aux produits sud-américains.
« L'Europe exerce une politique protectionniste néfaste aux pays agricoles », a déclaré Ricardo Buryaile, ancien vice-président des Confédérations rurales argentines (CRA), qui regroupe près de 100.000 petits et moyens agriculteurs.
Le président de la Chambre des députés s'en est notamment pris à la récente déclaration du ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, selon laquelle « l'Europe n'est pas le déversoir des produits agricoles des pays d'Amérique du Sud », affirmant qu'il s'agissait de « pur protectionnisme ».
Paris réaffirmait ainsi son opposition à la reprise des négociations pour un accord commercial entre les 27 pays de l'UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, plus le Venezuela en cours d'adhésion).
L'Uruguay et le Paraguay ont aussi critiqué les déclarations de Bruno Le Maire.
« L'Union européenne doit essayer de travailler sur un pied d'égalité avec les pays du Mercosur plutôt que de pleurer et de taper du pied », a déclaré Sonia Tomassone, porte-parole de la Chambre paraguayenne des céréales et des oléagineux.
« Il est très difficile d'imaginer l'Europe comme un déversoir de produits agricoles du Mercosur » étant donné la faible participation de celui-ci au marché européen (seulement 4 %), a ajouté le chef de la diplomatie uruguayenne, Luis Almagro.
Cette polémique survient en pleine tournée au Brésil et en Argentine du commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, pour tenter de conclure d'ici à la mi-2011 un accord entre l'UE et le Mercosur, malgré l'inquiétude de la France et de dix autres pays européens sur le volet agricole. Les négociations entre les deux blocs sont au point mort depuis six ans.
Les Sud-Américains cherchent un meilleur accès de leurs produits agricoles en Europe et les Européens de leur industrie et services, en Amérique du Sud.
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vendredi 17 septembre 2010 - 09h14
Qu'ils commencent par payer leur main d'oeuvre correctement, payer des charges sociales (genre MSA) et avoir quelques normes environnementales , donc les mêmes charges que nous et on verra si leurs produits resteront aussi compétitifs. Pour l'instant ils font du dumping social contre lequel nous ne pouvons pas nous défendre, il est donc normal de protéger nos productions surtout si l'on considère que l'agriculture devient stratégique. De plus, ils n'ont pas à se plaidre car les volumes de viande, soja, etc importés par l'Europe sont très conséquents et mettent même nos filières en difficulté.