A l'avant-veille de la conférence environnementale qui se tiendra les 14 et 15 septembre 2012 à Paris, les associations de défense de l'environnement (Rassemblement pour la planète, France Nature Environnement (FNE), Ligue de protection des oiseaux (LPO), Fondation Nicolas Hulot, Humanité et Biodiversité) ont indiqué ce qu'elles attendaient du gouvernement en matière de transition écologique.
« On ne réglera pas la crise économique sans régler la crise écologique, il y a urgence », a déclaré Bruno Gentil, président de FNE, en prélude des différentes interventions.
L'agriculture sera au cœur des débats lors des tables-rondes sur la biodiversité, l'énergie et la santé auxquelles participeront aussi les syndicats agricoles et le ministre de l'Agriculture.
Sur l'énergie, les ONG souhaitent que le gouvernement prennent des positions claires pour défavoriser les énergies polluantes et le nucléaire, et accélérer l'exploitation des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, océan, géothermie et hydraulique). Pour le Rassemblement pour la Planète, les projets de méthanisation agricole « doivent rester en adéquation avec les grands objectifs environnementaux, agronomiques et sociaux » dénonçant par-là, le projet des 1.000 vaches dans la Somme.
En matière de biodiversité, Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO (Ligue de protection des oiseaux), indique vouloir « atteindre l'objectif de point zéro d'artificialisation des terres d'ici à 2020 » et assure que les associations porteront une « attention toute particulière à la préservation des zones humides, nurserie du vivant ».
En réaffirmant leurs positions sur un « véritable verdissement de la Pac », les ONG incitent le gouvernement à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour réduire l'utilisation de produits phytosanitaires de 50 %, un engagement du Grenelle sous le gouvernement Sarkozy. Ils défendent à ce titre une forte augmentation de la taxe sur les pollutions diffuses touchant ces intrants afin d'affecter les recettes au plan Ecophyto.
D'autres engagements ont été pris « sans pour autant que les moyens nécessaires aient été libérés », regrette Benoit Faraco, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. L'engagement de 6 % de surface en bio en 2012, par exemple, n'est finalement que de 3 %. « Il faut atteindre les 20 % de surface bio rapidement », s'impatientent les présidents d'association.
Pour les ONG, la transition écologique passe également par un changement profond des pratiques agricoles et de la forme des décisions. « Il faut clarifier le langage entre le ministère de l'Agriculture et celui de l'Environnement », précise le président de la LPO.
Enfin pour pallier le manque de moyens mis en œuvre pour assurer cette « transition écologique », les ONG prônent la création « d'une banque de la transition écologique qui soutienne des projets innovants en matière d'environnement ».
Parties prenantes dans les débats de ces prochains jours, elles attendent de François Hollande qu'il confirme ses promesses par des actes et un agenda concret pour l'ensemble des ministères.