Réunis pour leur congrès annuel les 15 et 16 novembre 2012 à Dunkerque, dans le Nord, les producteurs de Légumes de France ont demandé au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui avait fait le déplacement, un véritable « pacte de compétitivité » pour leur filière.
Pour Angélique Delahaye, leur présidente, cela doit passer d'abord par le coût du travail. Elle demande instamment au ministre de ne pas sortir les heures supplémentaires des exonérations pour les travailleurs occasionnels (TODE) comme c'est prévu dans l'article 60 du projet de loi de finances pour 2013. Mais aussi d'adapter le droit de la concurrence pour prendre en compte les négociations excessivement dures avec la grande distribution ou encore d'obtenir de Bruxelles, la possibilité de valoriser « l'origine France », comme c'est le cas dans d'autres secteurs.
Angélique Delahaye souhaite également que les producteurs soient autorisés à commercialiser les produits hors standards, pour lutter contre le gaspillage et que les effets négatifs pour les producteurs, des accords commerciaux récents entre l'Union européenne et les pays tiers et notamment le Maroc, puissent être corrigés ou compensés.
La présidente de Légumes de France réclame également une gestion efficace des aléas climatiques, un plan national pour que la cogénération (production d'électricité et revente à EDF) puisse fonctionner en France, et une harmonisation rapide à l'échelle de l'Union européenne de l'utilisation des produits phytosanitaires qui provoque encore de grandes distorsions de concurrence.
Peu d'engagements du ministre de l'Agriculture
Stéphane Le Foll a pris note des demandes des producteurs sans forcément y répondre favorablement. Il a tout de même indiqué qu'il traiterait de la question des aléas climatiques dans le cadre d'une refonte de la fiscalité agricole, et qu'il étudiait un plan relatif à l'énergie pour les serristes qui comprendrait un volet portant sur la cogénération et un sur économies d'énergie.
En ce qui concerne les travailleurs occasionnels, il n'a pas donné d'espoir aux producteurs puisqu'il a tout simplement rappelé que l'enveloppe restait d'un niveau élevé, 506 millions d'euros (au lieu de 610 M€ en 2012) et que les producteurs de légumes pouvaient bénéficier du nouveau crédit d'impôt prévu pour les entreprises par le pacte de compétitivité du gouvernement.
Angélique Delahaye a par ailleurs annoncé son intention de ne pas se représenter à la présidence de Légumes de France, au cours la prochaine réunion du bureau.