Les producteurs de légumes ont relancé, mardi, les acteurs du commerce pour les alerter sur la « gravité » de la crise à laquelle ils sont confrontés alors qu'une réunion du conseil spécialisé de FranceAgriMer se tenait, mercredi, sur les problèmes que rencontre la filière des fruits et légumes.
Ce courrier, daté du 16 août fait suite à une lettre ouverte, publiée au début du mois, restée, selon Légumes de France, sans réponse.
« Face au manque de réponses de nos interlocuteurs, nous avons souhaité interpeller chaque PDG d'enseignes (Auchan, Carrefour, Leclerc, Système U, etc.) et présidents des structures de gros (tels que Pomona, Hexagro ou Creno) sur la situation catastrophique des producteurs de légumes de France », explique l'organisation syndicale, dans un communiqué.
Dans la lettre ouverte du 5 août, les producteurs de légumes affirmaient ne plus pouvoir « vivre de leur travail ». « Depuis le début de la saison de production, nos légumes sont dévalorisés : promotions quasi-hebdomadaires, prix d'achat toujours plus bas...», dénonçaient les producteurs
« Vous nous imposez des tarifs sans aucun respect de nos coûts de production et vous usez de la libre circulation intra-européenne pour accroître vos marges et faire chuter nos prix ! », faisaient encore valoir les producteurs.
« Les questions que nous posons sont simples, et nous avons une forte attente pour que votre enseigne y apporte des réponses concises et claires », insiste Légumes de France, dans le courrier adressé mardi à chaque dirigeant des enseignes de la distribution.
« Nous voudrions vous informer d'entrée de jeu que les allégations sur les conditions climatiques et sur la difficulté économique sont des réponses d'ordre général qui, à elles seules, n'apportent rien de
neuf ni aux débats ni aux solutions possibles », poursuit l'organisation syndicale.
« Nous sommes convaincus que nos métiers ont un rôle essentiel à jouer dans la société contemporaine autant sur l'équilibre du territoire que sur le lien social et surtout sur l'équilibre alimentaire et la distribution de proximité. C'est toute une configuration territoriale et aussi un style de vie qui sont en jeu, vous ne l'ignorez pas »...
« Néanmoins, nous ne pouvons jouer ce rôle sans vous ; la grande distribution détient 75% de part de marché : nous, producteurs, avons une responsabilité sociale, mais vous aussi, distributeurs, avez la vôtre... », ajoute le courrier.
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