Les producteurs de fruits et légumes du sud de la France annoncent de nouvelles actions de protestation, réclamant au gouvernement « un plan de sauvetage d'envergure » pour la filière, qui selon eux « se meurt dans l'indifférence générale ».
« Les cours se sont effondrés et nous avons une crise sans précédent, c'est la Bérézina la plus complète », a affirmé, mercredi, Claude Rossignol, président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône, qui s'alarme du « drame économique et social qui s'annonce dans nos campagnes ».
Selon lui, au marché de gros de Châteaurenard mercredi, des producteurs locaux cédaient leurs tomates à perte, à 30 centimes le kilo, alors que le coût de production s'élève à 80 centimes.
Les agriculteurs, déjà affectés par une chute des ventes en raison de la météo peu clémente cet été et après l'affaire de la bactérie E.coli en Allemagne, mettent en cause la distribution et la concurrence des produits espagnols notamment.
Alors que la saison des pommes et des poires commence, 'les chambres frigorifiques sont déjà pleines de produits de l'hémisphère Sud', s'indigne Claude Rossignol.
« Nous alertons les pouvoirs publics », poursuit-il, évoquant la visite dans le Vaucluse en juillet de Nicolas Sarkozy: « il a dit qu'il fallait privilégier les produits européens et pour lesquels il y a traçabilité. C'est très bien, mais ce n'est qu'un discours ! »
Le FDSEA et les Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône devaient se retrouver jeudi après-midi à Sénas, pour des actions auxquelles doivent se joindre leurs collègues du Gard et du Vaucluse.
Mardi, des actions coup de poing ont eu lieu dans le Gard. Des producteurs de fruits et légumes du Gard et des Pyrénées-Orientales ont organisé un barrage filtrant, mardi, au péage de Gallargues.
Plusieurs camions espagnols ont été interceptés et en partie vidés de leur marchandise. Les manifestants ont ensuite mené des actions sur une plateforme d'une enseigne de grande distribution et chez un grossiste de la région, pour dénoncer les importations de fruits et légumes espagnols et les pratiques commerciales de la grande distribution.
En juillet, des agriculteurs de la région avaient déjà exprimé leur mécontentement, versant des caisses de pêches devant le consulat d'Espagne à Perpignan ou s'en prenant à des camions.
Lire également :