Les Français sont devenus plus méfiants et plus prudents sur le contenu de leur assiette et souhaitent majoritairement que soit renforcée la traçabilité des aliments, selon un enquête TNS Sofrès pour l'industrie alimentaire publiée lundi.
Comparé à la précédente étude effectuée en 2008, la satisfaction exprimée par les consommateurs recule concernant la sécurité des produits (moins 22 points) et les informations présentées sur l'étiquette (-20 points). Ils se disent même « pas satisfaits » du tout à 42 % pour la sécurité, à 47 % pour l'information et à 72 % concernant le prix des produits. Près des deux tiers souhaitent une meilleure traçabilité (60 %, et même 67 % des personnes vivant avec des enfants de moins de quinze ans) et réclament une meilleure information sur l'origine géographique des produits (35 %) et un « étiquetage compréhensible » (34 %).
L'image du secteur est également sérieusement écornée par la crise des lasagnes au cheval, estime l'Association des industries agroalimentaires (Ania) : seulement 46 % en ont une plutôt bonne image, soit une perte de 16 points. Seuls les laboratoires pharmaceutiques font presque aussi mal, avec -15 points de réponses positives. En conséquence, le discrédit qui atteint l'industrie (47 % de confiance, soit 16 points de moins) touche aussi les distributeurs (53 %, -12 points), les pouvoirs publics et l'administration (50 %, -15 points) ainsi que l'Union européenne (42 %, -12 points).
Dans un communiqué, l'Ania, qui représente 13.000 entreprises, des PME pour l'essentiel, prend acte de la situation et annonce une campagne d'information et de reconquête des consommateurs au travers deux sites en ligne (www.alimevolution.ania.net) et (www.alimexpert.ania.net), visant à répondre aux nombreuses interrogations des consommateurs. « Notre ambition est tout simplement de renouer le dialogue pour parvenir à rétablir progressivement une confiance qui s'est dégradée » avec les consommateurs, résume le président de l'Ania, Jean-René Buisson, cité dans le communiqué.
L'enquête TNS Sofres a été réalisée en face à face auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, entre le 23 et le 27 mai 2013.