Les agriculteurs de la FNSEA se sont mobilisés vendredi dans les deux tiers des départements pour réclamer le droit à entretenir les cours d'eau, meilleur rempart, selon eux, pour éviter les inondations à répétition.
Environ 65 actions étaient programmées, essentiellement dans l'Ouest victime de pluies et tempêtes intenses cet hiver, a-t-on appris auprès de la FNSEA à Paris. La mobilisation prenait plusieurs formes : rendez-vous avec le préfet, action symbolique près d'un fossé, opération escargot avec tracteurs, etc.
Dans la Seine-et-Marne, une centaine d'agriculteurs de la FDSEA ont curé un cours d'eau en présence du directeur de la DDT (visionnez notre reportage vidéo). « L'objectif est que chaque agriculteur qui a un problème sur un fossé ou un cours d'eau soit en capacité de recevoir des réponses très claires sur ce qui est faisable ou ne l'est pas », déclare Arnaud Rousseau, le président de la FDSEA de la Seine-de-Marne.
Du côté de la DDT, on veut « développer des outils pédagogiques pour montrer ce qu'il est possible de faire dans le respect de la réglementation », affirme Yves Schenfeigel, directeur départemental de la Seine-et-Marne. « Nous serons aux côtés des agriculteurs pour les conseiller sur des cas un peu particuliers », ajoute-t-il.
A Auvernaux, dans l'Essonne, une trentaine d'agriculteurs ont curé un fossé avec un tractopelle. « On dénonce le fait que l'agriculteur a perdu la compétence de curer les cours d'eau. Aujourd'hui, nous continuons à le faire pour éviter que les champs soient inondés mais on est systématiquement pénalisé pour cela », dénonce Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France, interrogé par l'AFP.
Contacté par l'AFP, l'Office nationale de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) conteste en partie ces revendications. Car aujourd'hui ces derniers ont bien le droit d'entretenir les cours d'eau, de retirer les arbres, les atterrissements ponctuels (terre, gravier...).
En revanche, s'ils souhaitent faire du curage avec intervention mécanique ils doivent demander une autorisation et ce depuis une loi de 2006. Car « avec le curage, on peut assister à un rééquilibrage des cours d'eau possiblement destructeur des abris de la faune et qui peut conduire à un transfert beaucoup plus rapide de l'eau vers l'aval, et donc, à des inondations », explique Alexis Delaunay.
En 2013, l'Onema a procédé à 25.000 contrôles et un gros quart ont concerné des agriculteurs. La police de l'eau a relevé 37 % de non-conformité, la moitié ayant fait l'objet d'avertissements et l'autre d'un procès-verbal avec rappel à la loi et copie au préfet. Mais les poursuites au tribunal demeurent extrêmement rares, assure l'Onema.
Visionnez notre reportage vidéo sur l'action de la FDSEA de la Seine-et-Marne.
Police de l'eau, police de l'air, police des moeurs
lundi 17 février 2014 - 12h42
Le progrès est en marche, avec toutes ces polices, notre avenir et l'avenir de la planète est en bonne voie ! Tant qu'il n'y aura pas un flic derrière chaque paysan, on courra un vrai risque écologique.