« Nous aspirons à ce que dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles et législatives de 2012 on pose réellement la question du coût du travail en France », a souligné le président de la FNSEA, Xavier Beulin, interviewé, dimanche, sur Europe 1.
« Le Parti socialiste propose de taxer les mouvements financiers. D'autres proposent une CSG, c'est le cas de l'UMP, Le Nouveau Centre propose une taxe sur le chiffre d'affaires de la grande distribution », a-t-il observé.
« Nous étions plutôt favorables à une demi-point ou un point de TVA parce que ça nous semblait plus équitable. Certes ça pèse sur les consommateurs. Mais il faut savoir ce qu'on veut dans ce pays. Est-ce qu'on veut garantir des emplois ou est-ce qu'on veut éteindre des activités en particulier celles dont le coût de revient est extrêmement important en raison des charges sociales », a poursuivi Xavier Beulin.
La TVA sociale, qui s'appliquerait aussi aux produits d'importation, permet également « de rééquilibrer par rapport à nos propres coûts », a-t-il estimé.
« Nous ne disons pas que les salaires sont trop élevés en France. Mais toutes les charges qui se rapportent au travail sont trop élevées », a souligné le président de la FNSEA.
« On a eu une première victoire en 2010 puisque toutes les charges patronales sur les travailleurs occasionnels sont prises en charge par la puissance publique ». Cela représente « 500 millions d'euros par an. Ce n'est pas suffisant. Il faut aller sur les emplois permanents, notamment sur la première transformation », a-t-il ajouté.
« Ce sont des milliers d'emplois qui sont concernés. Il y a 3,5 millions d'emplois en France, 15 % du total des salariés, qui dépendent du secteur agricole », a-t-il rappelé.
« En dix ans, l'agriculture française a perdu des parts de marché. Nous étions en situation de leader il y a quelques années en Europe. Nous sommes aujourd'hui numéro 3 derrière l'Allemagne et les Pays Bas », a constaté Xavier Beulin. « Le coût du travail en France aujourd'hui est beaucoup plus important que chez nos voisins européens. »
Sur la question des OGM, le président de la FNSEA a regretté qu'en France « nous sommes dans une situation de blocage, plutôt par idéologie ». « Il m'apparaît nécessaire que nous confrontions à la fois des avis scientifiques, avec des avis de la société civile qui a son mot à dire » et « il faut permettre à des agriculteurs, pourquoi pas ? de les utiliser, là où c'est possible et lorsqu'on a pris toutes les garanties d'usage ».
Il faut être vigilant mais il ne faut « pas être naïf », a-t-il estimé, mettant en avant que des millions de tonnes de soja OGM sont importées en Europe chaque année.
Au sujet de la volatilité des cours, « ce qui nous paraît important, c'est que l'on puisse avoir des points de rendez-vous, de manière plus automatique que ça ne l'est aujourd'hui, avec les industriels et les distributeurs pour négocier », a affirmé Xavier Beulin.
« Il faut être loyal avec le consommateur », a-t-il ajouté, estimant que les prix de l'alimentation doivent pouvoir baisser lorsque lorsque les coûts diminuent.
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