De 7.000 à 10.000 dossiers d'aide ont été déposés dans les cellules d'urgence départementales au titre du Fonds d'allègement des charges (Fac), et autant au titre des allègements de cotisations sociales (ACS), a indiqué Régis Dubourg, directeur général de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), le 9 septembre à Paris devant la presse. Le nombre d'exploitants ayant déposé un dossier Fac et un dossier ACS n'est pas précisé, d'autant que ces chiffres ne sont pas officiels.
Guy Vasseur, président de l'APCA, a insisté sur la « situation vraiment préoccupante » que traverse la filière laitière, qui doit faire face à une « surabondance mondiale » et à un affaissement de la demande chinoise (de -50 à -60 % d'importations de poudre de lait), dont la dynamique traditionnelle rassurait au moment de sortir des quotas laitiers... Résultat : des prix du beurre et de la poudre au niveau des prix d'intervention et une « intensification de la concurrence » chez les clients habituels de la France. Dans un tel contexte, l'APCA demande que l'ensemble des pénalités pour dépassement encaissées au niveau communautaire (1 milliard d'euros) revienne au secteur, et pas seulement 500 millions, comme annoncé lundi.
La France bientôt « doublée par l'Italie »
Plus généralement, les chambres d'agriculture insistent à nouveau sur la nécessité, pour l'agriculture française, de « retrouver de la compétitivité » en termes de charges d'exploitation et de normes professionnelles. Sans quoi, après avoir été « doublée par les Pays-Bas et l'Allemagne, elle le sera bientôt par l'Italie », avertit en substance le président de l'APCA. Et d'ajouter : « Quand Stéphane Le Foll dit qu'il n'y a pas de surtransposition des normes européennes en France, il a faux. »
Au niveau européen, « les prix d'intervention sont inopérants, quelles que soient les productions », affirme Guy Vasseur. Un constat qui, outre pour les produits laitiers, vaut pour la viande porcine et pèse sur une filière française qui voit ses exportations reculer, contrairement à celles de ses principaux concurrents. Encore une affaire de « charges », fait valoir l'APCA. Le secteur des bovins allaitants n'est pas mieux loti, entre baisse des prix, sécheresse – Guy Vasseur parle de « dégâts dans une quarantaine de départements » – et incertitudes sur les aides Pac. « On craint le pire au mois d'octobre. »
Evidence
mercredi 09 septembre 2015 - 22h11
En hiver 2013-2014, les chambres d'agriculture exposaient leur vision de la production laitière en 2020. 5 scénarii, qui disaient / 2 du nombre de producteurs avec donc une moyenne par ferme autour de 900 000l . Plusieurs fois, j'ai dit qu'il y aurait une grande diversité dans la taille des élevages laitiers. Les intervenants avaient tranquillement fait disparaitre les petites fermes. Aujourd'hui ces petites fermes résistent beaucoup mieux à la crise que les autres. Et des grosses se trouvent en grandes difficultés. Les prospectives , c'est 1 exercice compliqué surtout quand on n'élargit pas son champ idéologique !!