La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, estime que l'Union européenne devrait approuver plus vite les OGM et se montrer plus souple avec leurs importations pour freiner l'envolée des prix alimentaires, dans un entretien à La Croix paru mercredi.
«Il faut d'abord étoffer les effectifs de l'Agence européenne de la sécurité alimentaire pour qu'elle accélère son processus d'approbation des OGM, sans bien sûr – et c'est important – remettre en cause la qualité de son travail», estime Mariann Fischer Boel.
«Notre trop lente approbation des OGM pèse dans les prix alimentaires», poursuit-elle, alors que s'est ouvert mardi le sommet de la FAO consacré à la crise alimentaire mondiale.
«Nous devons aussi débattre de notre tolérance zéro d'importations d'OGM non approuvés», affirme la commissaire, qui estime qu'avec cette règle, «on est en train de se tirer une balle dans le pied!».
Selon elle, «ce refus conduit aujourd'hui à renvoyer une cargaison complète de soja ou de maïs d'Amérique du Sud pour l'alimentation animale lorsqu'il n'y a qu'une petite trace d'OGM. Du coup nos éleveurs payent plus cher».
«C'est complètement stupide et inacceptable que des prix élevés empêchent notre élevage d'être compétitif. Car, pendant ce temps, on importe de la viande de boeuf brésilien, qui a été nourri par des OGM qui n'ont même pas été approuvés en Europe, ce que les consommateurs ignorent parce que ce n'est pas étiqueté», explique-t-elle.