La Coordination rurale (CR) estime jeudi que « les mesures d'urgence annoncées hier par le gouvernement sont utiles à court terme mais ne résolvent en rien la crise actuelle ».
La CR « prend acte des mesures de désendettement des exploitations annoncées en ce qu'elles redonnent un peu de trésorerie aux éleveurs qui en manquent cruellement.
Cependant, ces mesures ne doivent pas faire oublier les réelles origines de la crise ; il faut maintenant s'attaquer à la dimension structurelle que ne prend absolument pas en compte le catalogue creux des mesures annoncées : l'absence totale de régulation des marchés de la viande et du lait », estime la CR.
« Nos dirigeants politiques, largement responsables »
« Ces crises à répétition sont le résultat d'une Pac prédatrice, de distorsions de concurrence et d'une réglementation nationale tatillonne qui finiront par tuer l'élevage français si aucune régulation sérieuse du marché n'est mise en place. Nos dirigeants politiques, largement responsables de cette situation, le savent pertinemment. L'illusion qu'ils tentent de créer en appelant les partenaires à s'entendre sur des augmentations de prix ne trompe personne : ils ne connaissent aujourd'hui qu'une seule loi, celle du marché et une seule réglementation en matière de prix, celle de l'autorité de la concurrence. L'Etat ne doit donc pas suggérer ou recommander mais imposer par des lois adaptées », poursuit la Coordination rurale.
La situation actuelle « résulte de la cogestion omniprésente au sein du secteur agricole : le gouvernement et les dirigeants du syndicat majoritaire ne peuvent plus imposer des décisions qui ne cessent de nous enfoncer dans la crise. Toutes les voix doivent enfin être entendues ! », ajoute la CR.
Intervention à l'échelle européenne
« Il est clair que la crise ne peut être durablement résolue que par une intervention à l'échelle européenne. La Coordination rurale enjoint une nouvelle fois le président de la République et le ministre de l'Agriculture d'exiger du Conseil européen et du Conseil de l'Agriculture et de la Pêche de l'Union Européenne une réforme immédiate de la Pac rétablie dans les missions que lui assignent les traités de l'UE. L'agriculture, autre symptôme de la grave maladie de l'UE, mérite au moins autant d'attention que la Grèce, vu son importance stratégique », explique le syndicat.