Le président de la FNSEA Xavier Beulin prévoit de « nouveaux mouvements » de la part des éleveurs « dans les deux ou trois jours qui viennent » pour protester contre les prix insuffisants de leurs productions.
« Il y a encore quelques mouvements qui vont probablement se mettre en oeuvre dans les deux ou trois jours qui viennent, parce que certains n'ont pas encore bougé et qu'ils ont envie de bouger, et qu'ils ont aussi besoin d'exprimer leur colère », a-t-il prévenu sur Europe 1 en annonçant qu'il se rendrait jeudi à la rencontre des éleveurs qui bloquent les accès à Lyon. Le responsable syndical a mis en garde contre des actions plus précises, visant les « opérateurs qui ont du mal à jouer le jeu ».
« Nous allons remettre un peu de pression sur les industriels et sur certaines enseignes qui ont du mal à appliquer les hausses de tarifs », a-t-il prévenu. « Cessons ce jeu de poker menteur auquel nous sommes confrontés depuis pas mal de mois ».
Le rapport du médiateur
M. Beulin veut se rendre à la rencontre de ses troupes autour de Lyon pour évoquer avec eux les mesures annoncées par le gouvernement la veille. « Je dois leur rendre compte de ce qui a été annoncé hier et puis on va envisager avec eux la sortie de ces mouvements », a-t-il déclaré.
« Il est évident que notre message, ça n'est pas d'ennuyer des gens qui partent en vacances », a-t-il poursuivi. « On n'est pas là pour gêner nos concitoyens d'autant qu'en ce moment j'ai plutôt le sentiment qu'ils sont à l'écoute et qu'ils comprennent les difficultés des éleveurs. » « J'appelle à la pondération sur le terrain comme nous l'avons fait hier, mais cette colère doit pouvoir s'exprimer », justifie-t-il. « Il n'est pas normal qu'un seul maillon de la chaîne soit en grande difficulté quand les autres » n'éprouvent pas ces mêmes difficultés.
Le rapport du médiateur désigné par le ministère de l'Agriculture pour faire la lumière sur les prix de la viande, rendu public mercredi, met en cause les abattoirs qui ont freiné les hausses de prix demandées par les éleveurs, même si la grande distribution aurait pu se montrer « plus dynamique ».
Le médiateur a estimé que les revalorisations étaient passées de façon très inégale selon les régions et restaient en dessous de l'objectif visé lors de la réunion de filière du 17 juin.