Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a critiqué, mardi, la présidence suédoise de l'Union européenne, estimant qu'elle n'avait «pas pris suffisamment conscience de la détresse des producteurs de lait» européens, confrontés à une grave crise faisant suite à l'effondrement des prix.
En réponse à une question du député François Rochebloine (NC), Bruno Le Maire a par ailleurs appelé à une réunion des pays favorables à une régulation pour le secteur laitier, prônée par l'Allemagne et la France, afin de préparer le Conseil des ministres européens de l'Agriculture du 19 octobre 2009.
Revenant sur la réunion de lundi à Bruxelles qui a déçu les producteurs, le ministre a estimé qu'il s'agissait d'une «avancée majeure». «L'Europe a décidé de s'engager dans la voie d'une régulation européenne du marché du lait», a-t-il affirmé, poursuivant: «Ce n'est pas une décision technique, c'est un choix politique.»
Pour autant, Bruno Le Maire a indiqué «ne pas se satisfaire» de cette situation et des décisions prises lundi. «Je regrette que la présidence suédoise n'ait pas pris suffisamment conscience de la détresse des producteurs de lait en France et en Europe», a-t-il affirmé devant l'Assemblée nationale.
Le ministre a aussi demandé «l'ouverture immédiate» de négociations au niveau européen pour la mise en place de contrats entre producteurs et industriels pour «rééquilibrer les relations» entre les deux parties.
C'est l'un des principaux objectifs de Bruno Le Maire pour réorganiser la filière en France, voire en Europe. Mais ces contrats ne sont pour l'instant pas permis au regard de la réglementation européenne.
Le ministre a également demandé que la Commission européenne adresse une lettre rectificative pour le budget de 2010 «qui prenne en compte les difficultés financières de tous les exploitants laitiers en France et en Europe».
Les ministres européens de l'Agriculture, réunis lundi d'urgence à Bruxelles, se sont bornés à lancer une réflexion à long terme sur la crise du secteur laitier, sans mesure d'aide immédiate malgré une manifestation de plusieurs milliers de producteurs en colère.
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