Alors que les ressemis sont en cours, surtout dans le Centre et l'Est, le manque d'eau fait craindre un printemps difficile.
Le temps est encore à la reprise de végétation et à la prise de décision concernant les retournements, selon notamment les conditions de semis (portance) et l'accès à l'eau au printemps.
« En ce moment, chaque jour, des agriculteurs décident de ressemer. Certaines parcelles sont redécoupées. Il est donc très difficile d'estimer le pourcentage des surfaces concernées », expliquent des opérateurs de l'Aube et de l'Oise. « Avec l'automne très doux, le stade de développement a été quasiment aussi déterminant que la sensibilité variétale au gel », estime un opérateur du Puy-de-Dôme.
Au moins 25 % de ressemis en Lorraine
Finalement, dans le nord du Lauragais, les dégâts seront un peu plus importants que prévu, notamment en précédent à forts reliquats azotés.
Dans le Berry-Nivernais (Indre, Allier et Nièvre), les premières estimations de ressemis devraient tout de même concerner 10 à 15 % des surfaces, surtout en blé dur, orges de printemps semées à l'automne et blé tendre, remplacés par ces mêmes cultures.
En Lorraine, plus de 25 % des surfaces de blé tendre pourraient être concernées par des ressemis de blé tendre mais aussi d'orge de printemps brassicole, alors que la filière en place est plutôt fourragère. « La fumure organique a déjà été apportée alors qu'elle n'est pas adaptée à la production d'orge brassicole », s'inquiète un opérateur.
Au niveau de la disponibilité des semences, il y a peu de craintes (beaucoup de semences fermières seront aussi utilisées). Seuls les opérateurs de la zone est sont moins optimistes. Ils s'inquiètent même de l'impact des ressemis en Ukraine, qui pourraient peser sur le marché des semences en France.
Mais, au moins, selon plusieurs opérateurs, « le gel aura permis de bien structurer le sol pour les ressemis et les semis de printemps ».
Il faut aussi compter avec la baisse du potentiel de rendement, difficile à estimer pour l'instant. « La perte de rendement sera mesurée à la récolte », s'accordent à dire plusieurs opérateurs.
Manque d'eau
Cela dépendra des conséquences du gel mais aussi des conditions climatiques à venir, notamment de la disponibilité en eau. Car si l'azote a pu souvent être valorisé grâce aux quelques millimètres de cette semaine, il faudrait encore de l'eau pour favoriser la reprise.
Le déficit de pluviométrie depuis deux mois, comparée à la moyenne 1999-2010 sur cette même période, est très inquiétant, notamment de la Bretagne à la région Paca (lire la carte ci-dessus).
« Les plantes ne sont pas en période de consommation d'eau, mais les réserves utiles sont vides. Les nappes ne se sont pas remplies cet hiver et nous craignons des restrictions de volumes d'eau d'irrigation au printemps », peut-on entendre dans beaucoup de régions (sauf dans le Nord-Pas-de-Calais).
Des restrictions qui sont déjà tombées en Aquitaine, notamment.