Neuf structures (1) issues de l'enseignement, du développement agricole et rural et de la recherche se sont réunies autour d'un projet visant à analyser et faire valoir la contribution des agricultrices dans le renouvellement des métiers agricoles (Carma). L'étude, qui vient de paraître, s'appuie sur l'analyse du parcours de 27 agricultrices.
Ces femmes, mieux formées qu'autrefois, arrivées par choix dans l'agriculture, voulant articuler vie professionnelle et vie familiale, ont inventé des approches renouvelées de l'exploitation agricole. Selon l'étude, certaines nuances féminines caractérisent leur approche : elles se sentent plus à l'aise dans des petits systèmes à taille humaine. Même si, en l'occurrence, elles font contre mauvaise fortune bon cœur vu qu'elles ont un accès moins facile au foncier que les hommes. Elles sont aussi plus flexibles dans leurs emplois du temps pour privilégier la qualité de vie de leur famille. « Je voulais un travail qui me passionne, mais pas un sacerdoce », dira une éleveuse de brebis. Elles tissent davantage de liens, établissent des passerelles entre leur activité agricole et le patrimoine local, inscrivent leur projet dans des dynamiques durables. Elles ont aussi une relation affective avec les animaux, une observation fine du comportement, selon l'étude. Enfin, elles investissent dans le collectif par besoin et envie d'ouverture.
« Des atouts et des compétences à valoriser »
« Ces qualificatifs de petit, flexible, patrimonial, sensible et collectif sont souvent associés au féminin », note l'étude. « Ce qui change aujourd'hui, c'est que ces valeurs sont appréciées et de plus en plus reconnues par ceux qui soutiennent une agriculture alternative... L'enjeu aujourd'hui est leur reconnaissance par la profession et la société. Les femmes ont des atouts et des compétences à valoriser », précisent les auteurs de l'étude.
La meilleure connaissance des innovations portées par les femmes en agriculture pourrait faciliter leur arrivée dans le métier. Il serait par exemple souhaitable de sensibiliser les acteurs de l'orientation, de l'enseignement agricole et de la formation professionnelle au travail des femmes en agriculture. Tout comme d'améliorer les services en milieu rural ou s'interroger sur leur accès aux responsabilités profesisonnelles, conclut l'étude. A suivre.
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(1) Ont participé l'Afip, Gaec & Sociétés, Afip Bretagne , FRCivam Languedoc-Roussillon, FDCivam du Gard, InterAFOCG, GRCIVAM Paca, ENFA-Laboratoire Dynamiques Rurales, CFPPA de Carmejane, WECF.
