A l'occasion de la semaine nationale des insectes en Grande Bretagne, l'Angleterre et l'Ecosse ont annoncé fin juin le lancement d'un programme d'envergure, doté de 10 millions de livres (M£) - 12 millions d'euros - de fonds publics et privés, pour élucider le mystère outre-Manche de la disparition des insectes pollinisateurs, au premier rang desquels figurent les abeilles.
En neufs projets scientifiques, ce programme aspire à cerner les causes et les conséquences des menaces qui pèsent sur les insectes pollinisateurs ces dernières années : entre les pesticides, les virus ou les prédateurs, et leurs interactions avec l'écosystème, lesquelles de ces menaces sont responsables des disparitions d'abeilles britanniques ? Le programme va tenter d'y répondre et de mettre en évidence d'éventuelles interactions entre ces menaces.
Les autorités britanniques cherchent finalement à élaborer des « stratégies d'atténuation » des pratiques culturales et apicoles. Elles veulent veiller à ce que la pollinisation des plantes cultivées soit protégée et que la biodiversité dans les écosystèmes naturels soit maintenue.
« Les insectes assurent la pollinisation d'environ un tiers des plantes cultivées dans le monde », assure -t-on du côté britannique, où « la perte totale des insectes pollinisateurs pourrait coûter jusqu'à 440 M£ par an au Royaume-Uni », environ 13 % du revenu agricole britannique, précise le communiqué.
A l'image des causes multiples de leur disparition, les abeilles et autres pollinisateurs vont mobiliser des chercheurs de nombreuses disciplines dont l'écologie, la biologie moléculaire, les mathématiques et l'informatique.
Les recherches multidisciplinaires du programme « Insect Pollinators Initiative » menées dans le cadre du partenariat « Living With Environnemental Change » apporteront au Royaume-Uni « des informations essentielles concernant l'effet de l'évolution de l'environnement, des habitats et des maladies émergentes sur la santé et le bien-être de ces insectes », a indiqué le professeur Alan Thorpe, directeur général du NERC.
Ce programme sera porté conjointement par le Conseil national pour la recherches scientifique en biotechnologie et biologie (BBSRC), par le Département pour l'Environment, l'Alimentation et les Affaires rurales (Defra), par le Conseil pour la recherche sur les Environnements naturels (NERC), par le gouvernement écossais et par la fondation privée Wellcome Trust.