Le tribunal de commerce de Quimper se prononcera, vendredi à 15 heures, sur la demande de prolongation de trois mois de la période d'observation du groupe volailler Doux, a-t-on appris mardi auprès des syndicats.
A la fin de novembre 2013, le tribunal avait prolongé de trois mois la période d'observation du groupe, en redressement judiciaire depuis le 1er juin 2012.
« Les administrateurs judiciaires ont expliqué qu'il fallait faire des économies, que la diminution des subventions européennes avait eu un impact et qu'il fallait gagner de la rentabilité, et les aviculteurs devront participer à ces économies », a affirmé Jean-Luc Guillart, délégué CFDT.
La cession de l'usine de dindes de Pleucadeuc est envisagée
Lundi, à l'issue d'un CCE, les syndicats de Doux avaient par ailleurs indiqué que Doux cherchait un repreneur pour l'usine de dindes de Pleucadeuc (Morbihan). « Quel avenir si aucun repreneur ne se manifeste ? », s'est interrogé M. Guillart.
Environ 150 personnes, salariées de l'abattoir de dindes de Pleucadeuc, accompagnées d'une dizaine d'élus, sont venues exprimer leur inquiétude à Quimper. « On a le sentiment d'être mis à l'écart. On parle de plan de continuation et Doux veut nous mettre en vente », a regretté Daniel Jolivet, secrétaire du CE. « On a déjà pris un coup d'épée avec 240 licenciements, on risque de prendre un second coup, on a le sentiment que c'était prémédité », a-t-il ajouté.
« On a pu prouver au tribunal qu'on avait tenu nos objectifs, que les sociétés avaient retrouvé de bons niveaux de profitabilité à l'exportation et à l'élaboré. Malheureusement, nous sommes en retrait sur le pôle des dindes », a déclaré à la presse Arnaud Marion, directeur en charge du redressement du groupe.
« Tout ça intervient dans un contexte qui nécessite de rechercher des sources d'économies, des améliorations de compétitivité dans le contexte de diminution des restitutions européennes », a poursuivi M. Marion, en reconnaissant que le groupe envisageait une cession du site de Pleucadeuc.
« Les syndicats ont fait une déclaration pour demander aux administrateurs judiciaires un plan alternatif en cas d'échec du plan de continuation », a déclaré Nadine Hourmant, déléguée FO. « On n'a aucune visibilité sur ce plan de continuation, pas la moindre ébauche, ce n'est que du virtuel », a-t-elle regretté.