Des anciens salariés du groupe volailler Doux bloquaient mercredi matin l'abattoir de Pleucadeuc (Morbihan) pour réclamer le versement des salaires dus et leur solde de tout compte.
Dès 6 heures, ces anciens salariés, rejoints par des employés du site, ont brûlé des rondins de bois et posé des cadenas sur les grilles des quatre entrées du site, bloquant ainsi le passage de quatre camions de dindes, stationnés à l'extérieur de l'abattoir. Au total, quelque 250 personnes étaient présentes devant le site, selon la police et les organisateurs.
L'abattoir de Pleucadeuc est un des cinq du pôle des produits frais de Doux ayant fait l'objet de reprise partielle après le placement de ce pôle en liquidation judiciaire. Le site a été repris en septembre 2012 par Galina, une filiale du groupe Doux, qui a conservé 135 emplois sur 407.
Les salariés licenciés réclament le paiement des salaires qui leur restent dus, mais aussi de leurs indemnités de licenciement et de leurs congés payés, « le plus rapidement possible, soit demain [jeudi], soit vendredi », a précisé Christiane Le Gouesbe, déléguée de la CFDT.
A défaut, les manifestants exigent un engagement écrit soit par le groupe Doux, soit par les AGS, le système de garantie des salaires, que ces sommes leur seront effectivement versées.
« Nous ne lèverons pas le camp tant qu'il n'y aura pas d'engagement écrit, sinon on ira à Châteaulin (le siège du groupe Doux dans le Finistère, ndlr) allumer le feu comme on le fait ici », a menacé un autre délégué de la CFDT, Gérard Gillet.
« S'ils ne peuvent pas payer, qu'ils me fassent un papier pour que je demande à ma banque de repousser les échéances de mes prêts », a dit une manifestante, sous couvert d'anonymat.
Après la liquidation du pôle des produits frais et la reprise partielle de cinq de ses huit sites, l'ancien poids lourd de la volaille ne se compose ainsi plus que du pôle d'exportation (produits congelés) et du pôle des produits élaborés, avec la marque Père Dodu.
Doux, selon une source syndicale, envisage de céder à nouveau quatre sites. Le tribunal de commerce de Quimper doit examiner le 20 novembre 2012 les offres de reprise les concernant.