Le gouvernement va poser ses conditions pour venir en aide au volailler Doux, leader européen du secteur placé vendredi en redressement judiciaire, a indiqué lundi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll en renouvelant ses critiques contre le patron du groupe.
Groupe familial basé à Châteaulin (Finistère) et connu pour sa marque « Père Dodu », Doux a été placé, à sa demande, vendredi, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper.
Une décision, vivement critiquée par le gouvernement et par la banque Barclays, qui a été prise par Charles Doux, patron du groupe, alors qu'une solution était, semble-t-il, en cours de finalisation avec la banque pour apporter une bouffée d'air de 35 millions d'euros.
« Vu ce qu'il s'est passé, je pourrais considérer quand même qu'il y a là une discussion qui aura lieu », a déclaré Stéphane Le Foll, interrogé sur Europe 1 pour savoir si M. Doux était encore l'homme de la situation. « On ne peut pas dire que depuis des années et des mois, il ait montré beaucoup de pertinence dans ses choix industriels, dans ses choix stratégiques, et il va falloir qu'il comprenne que, aujourd'hui, si on doit venir en aide [...] ça se fera à des conditions, comme on le dit souvent, du donnant-donnant », a affirmé M. Le Foll.
« Nous ferons tout pour faire en sorte d'éviter une catastrophe [...] économique, sociale, et industrielle » et « pour donner une pérennité à l'emploi et à l'élevage (de volailles) dans le Grand Ouest », a-t-il souligné. Avec le groupe désormais placé en redressement judiciaire, « c'est peut-être plus compliqué mais ça permet de remettre les choses à plat », a poursuivi M. Le Foll, soulignant que 40 % des poulets consommés en France sont importés.
Il a précisé que la mission des deux émissaires qui devaient se rendre lundi au chevet du groupe sera avant tout de s'occuper des éleveurs, la « responsabilité immédiate » du gouvernement. « Est-ce qu'ils seront payés, les contrats qui ont été signés ont-ils été respectés ou pas ? », a-t-il relevé.
Le groupe Doux, plombé par une dette estimée à plus de 430 millions d'euros, emploie 3.400 personnes en France.
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