Les « Bonnets rouges » invitent François Hollande à venir en Bretagne lancer des discussions autour de l'économie, des institutions régionales et de la culture, dans un courrier rendu public le lundi 2 décembre 2013 par leur porte-parole, Christian Troadec.
« Pouvez-vous rester silencieux face à ces mobilisations populaires légitimes ? », écrit le maire DVG de Carhaix (Finistère) dans cette missive, datée de dimanche. « Je ne pense pas », ajoute-t-il, au surlendemain d'une nouvelle manifestation.
Les Bonnets rouges ont rassemblé entre 17.000 et 40.000 personnes samedi à Carhaix, selon les sources, transformant l'essai de leur première manifestation contre l'écotaxe et pour l'emploi qui avait réuni entre 15.000 et 30.000 personnes à Quimper le 2 novembre.
« Dans une terre qui a largement contribué à votre victoire lors de l'élection présidentielle, vous auriez toute légitimité pour venir annoncer aux Bretonnes et aux Bretons le lancement de ces discussions », écrit M. Troadec, l'un des porte-parole du mouvement impulsé par le collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » qui réunit chefs d'entreprise, agriculteurs, transporteurs, artisans, ouvriers, milieux culturels et politiques bretons.
« Nous avons des propositions concrètes à faire pour tenter de sortir tous ensemble par le haut d'une situation conflictuelle », assure M. Troadec, précisant que celles-ci s'articulent « autour de trois axes : l'économie, les institutions régionales, la culture. » « Nous sommes disponibles pour en discuter et en débattre », ajoute-t-il, estimant que le pacte d'avenir pour la Bretagne lancé par Jean-Marc Ayrault pour tenter de sortir la Région de la crise était « un pas. Un pas seulement. »
Le pacte d'avenir, qui doit être remis mercredi au Conseil économique et social de Bretagne, a donné lieu à une trentaine de réunions de concertation en novembre avec notamment les acteurs socio-économiques de la Région. Ce document est censé apporter des réponses pérennes à la crise que traverse la Bretagne, frappée ces derniers mois par plusieurs plans sociaux et restructurations.
Les Bonnets rouges avaient déjà lancé un appel à François Hollande samedi à Carhaix, lui demandant de venir en Bretagne « pour annoncer une vraie régionalisation ».