Si elle soutient les manifestations lancées par le syndicat majoritaire, la Confédération paysanne reste fidèle à ses revendications. Ces dernières ont été rappelées à Stéphane Le Foll le 9 juillet 2015.
La Confédération paysanne s'est rendue au ministère de l'Agriculture ce jeudi 9 juillet. L'occasion pour le syndicat de présenter à Stéphane Le Foll sa vision de la crise qui secoue les filières bovine, porcine et la production laitière.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, à son siège de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), la Confédération paysanne faisait part à la presse de ses inquiétudes. « Nous devons redonner du pouvoir à l'éleveur afin qu'il puisse négocier avec son entreprise », lance Laurent Pinatel, porte-parole.
Ce jeudi matin même, le syndicat s'est rendu au conseil d'administration du Cniel. Josian Palach, secrétaire général en charge de l'élevage, raconte que la Fnil, talonnée par la FNCL, a estimé qu'il n'était pas du devoir de l'interprofession d'intervenir sur les mesures à prendre pour maîtriser les volumes. Selon elles, la tâche incombe aux organisations de producteurs, et aux coopératives. « Cela confirme qu'elles ne veulent pas du retour de l'Etat pour gérer la production laitière et les volumes », tranche Laurent Leray, de la commission du lait de vache. Et cela conforte le syndicat dans sa volonté de voir apparaître des organisations de producteurs transversales, et surtout par bassin de production.
Du côté de la viande, la Confédération paysanne se positionne en faveur des manifestations qui ont éclaté quelques semaines plus tôt devant les abattoirs. « Chacun prend sa marge et le paysan ramasse les miettes », grogne Philippe Auvillain, de la commission de la viande. Et le syndicat reste dans sa veine plutôt défavorable à l'exportation. « La France importe autant qu'elle exporte parce qu'elle ne produit pas ce qu'elle consomme, déplore-t-il. Personne ne se penche sur ce sujet ! »
S'agissant du porc, la Confédération paysanne insiste sur l'effet d'industrialisation des crises à répétition. « Les élevages se concentrent, avec des capitaux qui seront impossibles à reprendre », dénonce Josian Palach. Les risques de hausses des cours des céréales inhérents à la sécheresse inquiètent d'autant plus le syndicat, qui craint que les trésoreries s'assèchent à leur tour. « Cela va aggraver des situations déjà compliquées », assure Laurent Pinatel.