Les fabricants privés d'aliments composés (Snia) font valoir que l'élevage français a des opportunités à saisir en raison des besoins croissants en produits animaux dans le monde. Ils l'ont réaffirmé en assemblée générale, vendredi en Savoie.
Avec 21,3 millions de tonnes fabriquées en 2011, l'alimentation animale française a encore perdu 0,8 % en volume l'an passé. Marqueur de la santé de l'élevage, elle a laissé le leadership à l'Allemagne. Mais pour Alain Guillaume, président du Snia (Syndicat national des industriels de la nutrition animale), qui tenait son assemblée générale ce vendredi 25 mai 2012 à Aix-les-Bains (Savoie), la dégradation continue depuis 10 ans n'est pas inéluctable. « Quatre poulets consommés en France sur dix sont importés et les besoins du monde en produits animaux sont énormes. »
Pour Vincent Chatellier (Inra), « il faut par exemple 10 milliards de litres de lait de plus chaque année. La France possède des atouts incontestables : la bonne tonicité de la demande intérieure, sa localisation géographique et la diversité de ses modèles productifs. Nous sommes probablement le pays d'Europe qui bénéficie de la plus grande réserve de productivité dans les élevages. Si la France ne le fait pas, d'autres le feront », martèle l'économiste. Pour lui, le premier enjeu est d'être compétitif sur les marchés tiers. « On n'a pas le droit de se louper en production laitière. Ni de rater le développement de la viande bovine. Il faut anticiper le déficit à venir avec la fin des quotas ».
Des opportunités existent aussi en hors-sol, soulignent Joseph Marquet (Gâtine viandes), Stéphane Dahirel (Gaevol), Joseph Giroud (chambre d'agriculture du Rhône-Alpes) et Jean-Michel Schaeffer (Jeunes Agriculteurs). Mais les filières doivent agir de façon collective et cohérente. Les intervenants sont tous d'accord : les pouvoirs publics doivent laisser les acteurs économiques mettre en place les nouvelles organisations de filières pour se concentrer sur l'harmonisation des contraintes administratives et réglementaires entre pays de l'UE, la bonne négociation de la future Pac et l'acceptation sociale des élevages.