Les associations d’éleveurs, en tant qu’OP (organisations de producteurs) non commerciales, se sentent menacées par la LMA et ont l’impression d’un « sentiment d’hostilité à leur égard », notamment parce qu’on pourra « les supprimer, par décret, si elles ne sont pas assez efficaces ».
L’idée d’une évaluation des différentes OP (avec transfert de propriété, avec mandat de gestion ou mettant en relation producteurs et acheteurs) ravive ainsi les querelles entre associations et coopératives.
« Si la coopération avait pu sauver l’agriculture, 95 % des éleveurs auraient adhéré, souligne Gilbert Delmond, vice-président d’Elvea. Or la plupart des JA qui s’installent aujourd’hui rejoignent les associations. Et ce sont des personnes qui ont un bon niveau d’études et qui savent ce qu’elles font. »
Les associations ne voient donc pas pourquoi on les obligerait à opter pour une contractualisation avec transfert de propriété et à « renoncer à leur liberté ».
« Il ne faut pas jeter aux orties la notion de contractualisation, tempère Laurent Spanghero, président de l’UECBV. Les agriculteurs doivent aujourd’hui produire ce qu’ils sont sûrs de vendre. Dans ce sens, la contractualisation avec une fourchette de prix peut s’imaginer. »
« Depuis quinze ans, les associations mettent en place des filières spécifiques correspondant à des marchés précis, rétorque Gilbert Delmond. Elles ont su répondre à la demande. »
Et Pascal Ferrey, vice-président de la FNSEA, d’ajouter que « les coops sont quand même bien utiles, notamment pour la filière du lait. Le vrai problème, ce sont les 50 % d’éleveurs qui n’adhèrent à aucune structure. »
D’où l’intérêt, selon Stéphane Le Den, chef du bureau économique de la DGPAAT au ministère de l’Agriculture, d’un bilan de l’efficacité des modes économiques des OP qui pourra justement « permettre aux producteurs hésitants de franchir le pas et de s’engager dans une organisation ».