Seuls trois des vingt-sept Etats européens sont d'ores et déjà prêts à appliquer les nouvelles normes de bien-être des truies qui entreront en vigueur l'année prochaine, a indiqué jeudi la Commission européenne en annonçant qu'elle poursuivrait les contrevenants.
Le Royaume-Uni, la Suède et le Luxembourg les appliquent déjà. Treize autres Etats pourraient toutefois rentrer dans les clous d'ici à la fin de l'année, mais les autres, dont de gros producteurs comme la France ou l'Espagne, risquent de se retrouver dans l'illégalité au 1er janvier prochain, selon une source européenne. « La Belgique promet d'être conforme d'ici à la fin de l'année, mais elle a du pain sur la planche, comme l'Allemagne, autre grand producteur européen », selon cette source. Le commissaire européen chargé du dossier, le Maltais John Dalli, a rappelé jeudi que les ministres européens de l'Agriculture avaient déjà eu douze ans pour se conformer aux normes de 2013.
Bruxelles a déjà ouvert des procédures d'infraction au droit communautaire contre treize Etats européens pour non-respect des normes des cages des poules pondeuses, entrées en vigueur au 1er janvier dernier. Douze d'entre eux pourraient se voir adresser, avant l'été, un « avis motivé », deuxième étape de la procédure avant la transmission du dossier à la Cour européenne de justice. Cette fois, il s'agit d'éviter que les truies gestantes ne soient confinées dans des stalles individuelles où elles ne peuvent guère bouger. Les scientifiques estiment que ces nouvelles normes permettent aussi de réduire la mortalité des porcelets.
Le non-respect des normes par certains Etats au 1er janvier prochain posera, comme dans le cas des poules pondeuses, un problème évident de concurrence sur le marché intérieur, relève la Commission européenne. « Toute viande produite dans des conditions non-conformes aux nouvelles normes sera de la viande illégale en Europe », a prévenu le commissaire Dalli. Les producteurs risquent ainsi de faire face aux mêmes difficultés de commercialisation qu'actuellement ceux d'œufs pondus par des poules tenues dans des cages trop petites.
Selon une source européenne, « c'est précisément pour éviter que ne se renouvelle l'affaire des œufs illégaux que la Commission s'y prend cette fois, dès le premier semestre de 2012, pour mettre la pression sur les Etats concernés ».
aveuglement
lundi 30 avril 2012 - 11h31
Au moment où l'Europe est dans une crise grave, où tout ce qui peut améliorer la compétitivité doit être mis en œuvre, la machine européenne continue de faire comme si de rien n'était, prête à sanctionner pour n'avoir pas appliqué un règlement stupide qui n'apporte strictement rien pour le consommateur, sinon des prix plus élevés. Ah si, un bonne conscience pour les clients bobos, qui d'ailleurs pencheraient plutôt vers le végétarien.