La Commission européenne a appelé lundi les Etats de l'UE à redoubler d'efforts dans leurs investissements en faveur du développement de l'énergie renouvelable et à rehausser leur niveau de coopération. Ce sont les conditions selon elle pour qu'ils tiennent leurs engagements dans ce domaine, après une année 2010 en demi-teinte.
Bruxelles a présenté lundi une communication relative aux progrès accomplis par l'UE pour promouvoir les énergies renouvelables. Elle montre que les objectifs de la politique en matière d'énergies renouvelables fixés pour 2020 seront probablement atteints, voire dépassés, si les États membres mettent totalement en œuvre leurs plans d'action nationaux en la matière et si les instruments de financement sont améliorés.
« Nous devons investir beaucoup plus dans les énergies renouvelables et il nous faut des instruments de financement intelligents et économiquement avantageux » pour le faire, a estimé devant la presse le commissaire à l'Energie, Günther Œttinger.
Bruxelles appelle à multiplier par deux les investissements annuels en capital dans les énergies renouvelables, afin qu'ils passent de 35 milliards d'euros à 70 milliards par an, ce qui imposera, selon Bruxelles, d'avoir « massivement recours aux régimes d'aide nationaux ».
La Commission souligne aussi la « nécessité de renforcer la coopération entre les États membres et de mieux intégrer l'énergie produite à partir de sources renouvelables dans le marché unique européen ». Ces mesures pourraient permettre de « réaliser 10 milliards d'euros d'économies par an », prédit la Commission.
« Si les États membres coopèrent pour produire de l'énergie à partir de sources renouvelables à l'endroit où le processus est le moins onéreux, les entreprises, les consommateurs et le contribuable ne pourront que bénéficier de cette situation », explique Günther Œttinger.
L'Union européenne s'est engagée à faire en sorte que la part des énergies renouvelables dans la consommation totale atteigne 20 % d'ici à 2020, dans le cadre de ses efforts pour lutter contre le réchauffement climatique.
Pour que cet objectif soit atteint, Bruxelles demande donc aux Etats de bien « mettre en œuvre les plans d'action nationaux qu'ils ont présentés au début de 2010 ».
Sur le papier, tous les pays européens sont censés atteindre leurs objectifs nationaux contraignants d'ici à 2020.
« Toutefois, les données les plus récentes montrent qu'en 2010, la plupart des Etats membres et l'UE dans son ensemble n'ont pas réussi à atteindre les objectifs indicatifs fixés » dans les secteurs cruciaux de l'électricité et des transports, a relevé la Commission.
L'énergie sera au cœur d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE vendredi à Bruxelles.