Le pape François a exhorté jeudi les responsables mondiaux à agir vite pour sauver la planète, menacée de destruction par le réchauffement et le consumérisme, dans une encyclique sur l'environnement en forme de manifeste contre l'égoïsme des plus riches.
Tout au long des quelque 200 pages de cette encyclique sur l'environnement, très attendue avant la conférence climatique de Paris en décembre, le pape prend la défense des plus pauvres, qu'il cite à 51 reprises.
Le réchauffement climatique qui détruit la planète est « l'un des principaux défis actuels de l'humanité », avertit aussi cette « lettre circulaire », encyclique, au ton très concret et incendiaire à l'encontre des puissances d'argent, accusés de comploter contre le bien commun.
« La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l'échec des Sommets mondiaux sur l'environnement », écrit ainsi le pape François. Mais au-delà, pour éviter que la Terre, « notre maison commune », ne se transforme en un « immense dépotoir », le pape argentin préconise rien de moins qu'une révolution sociale, économique et culturelle.
« L'humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre le réchauffement », affirme ainsi le pape. A commencer par le recours aux énergies fossiles, à bannir au plus vite, juge le souverain pontife, pour qui le charbon et le pétrole doivent « progressivement » mais « sans retard » être remplacées par des énergies renouvelables.
« Accepter une certaine décroissance »
François évoque aussi « des responsabilités diversifiées », pointant du doigt les Etats riches, appelés à aider les plus pauvres à réaliser la transition énergétique. Pour y parvenir, les pays nantis devront accepter des sacrifices, y compris en acceptant de réduire leur train de vie.
« L'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties », écrit ainsi Jorge Bergoglio.
Le pape a voulu montrer que « tout est lié » entre éthique, pauvreté et pollution, et appeler chacun à sa responsabilité pour sauver « la maison commune », a expliqué le cardinal ghanéen Peter Turkson, en présentant le texte à la presse.
« Quel type de monde désirons-nous transmettre à ceux qui viendront après nous ? Aujourd'hui, la terre, maltraitée et saccagée, gémit. Et ses gémissements s'unissent à ceux de tous ceux qui sont mis au rebut dans le monde », a dit le cardinal africain, citant l'encyclique.
« Mais tout n'est pas perdu et les êtres humains, capables de se dégrader à l'extrême, peuvent se régénérer », veut croire le pape.
Le titre de cette encyclique de 187 pages, « Laudato si' » (« Sois loué »), est inspiré d'un cantique de son modèle, François d'Assise, qui loue Dieu dans « notre mère la terre ». Des centaines d'experts ont été consultés pour sa rédaction. Elle s'adresse à « tous », et pas uniquement aux 1,2 milliard de catholiques.
Le pape devrait susciter beaucoup de mécontentements dans les milieux de la droite libérale, notamment américaine, pour ses prises de position virulente à l'encontre du pouvoir de la finance. Des représentants du Parti républicain, dont le possible futur candidat à la Maison Blanche, Jeb Bush, ont déjà réagi avec humeur, affirmant n'avoir pas à prendre leurs ordres auprès du pape, selon des médias italiens et américains.
« Difficile d'émettre un jugement général » sur les OGM
Son autre « mouton » noir est la technologie aveugle, à laquelle il regrette que les responsables se soumettent, et qui ne respecterait pas la création et l'équilibre de l'homme. Mais l'approche du pape se veut équilibrée, comme le montre le chapitre qu'il consacre à « L'innovation biologique (pages 101 à 105 de l'encyclique), qui aborde notamment la question des organismes génétiquement modifiés : « Il est difficile d'émettre un jugement général sur les développements de transgéniques (OMG), végétaux ou animaux, à des fins médicales ou agro-pastorales, puisqu'ils peuvent être très divers entre eux et nécessiter des considérations différentes », écrit notamment François.
Dans ce plaidoyer vibrant contre le consumérisme effréné des classes et des pays les plus riches, il avertit aussi du danger imminent de larges destructions et de guerres, notamment autour de l'eau. « Il est prévisible que le contrôle de l'eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l'une des principales sources de conflits de ce siècle », met en garde le pape argentin, estimant qu'au-delà de l'eau, l'épuisement de certaines ressources conduira à de nouvelles guerres et des migrations.
Le ton surprend par sa radicalité sociale, le pape séparant les chapitres très politiques et économiques de ceux spirituels, ce qui rend le message plus percutant. Il affirme ainsi que le droit à la propriété privée n'est « pas absolu et intouchable », et, très concret, s'attaque à de nombreux thèmes, de l'exploitation de la forêt amazonienne à la vente des climatisateurs et à la privatisation de l'eau dans les villes.
« Tu sais que le désordre me plait », aurait-il confié à un de ses proches, selon le quotidien italien Repubblica.
Faible Pape
jeudi 18 juin 2015 - 14h33
Rarement avons eu un si faible Pape. Certes, il est en phase avec son temps, manie facilement la démagogie. Déjà, il avait fait fort en accusant l'économie de marché de tous les maux, après, avait admis qu'il n'y connaissait rien. Là, à nouveau, il rentre dans un combat qui est politique, manipulé par les pastèques (vert à l'extérieur, rouge à l'intérieur), il prône de facto la décroissance et la pauvreté pour tous dans la lutte contre le changement climatique qu'il attribue à l'homme, ce misérable. Beau progrès vraiment. Jean Paul II a connu les joies du paradis socialiste et était infiniment plus avisé.