Les représentants des agriculteurs ont insisté lundi sur les contraintes des marchés européen et mondiaux en rencontrant lundi la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, dans les allées du Salon international de l'agriculture (Sia).
Mme Kosciusko-Morizet avait entamé sa visite – sans aléas malgré le contexte du Grenelle de l'environnement et de la loi sur les OGM – par un déjeuner de travail avec la FNSEA, afin d'évoquer en comité restreint les possibles sujets de discorde. Bien accueillie sur les stands, elle a goûté tour à tour pomme bio, nectar d'abricot et bourgogne blanc.
Mais le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, lui a fait valoir «qu'on ne peut pas avoir en France un cahier des charges sur les phytosanitaires, les OGM, le social, qui ne soit pas harmonisé au plan européen. On est dans l'UE, dans le monde: il faut trouver le bon équilibre pour maintenir la compétitivité», a-t-il ajouté.
De même, il s'est inquiété de la nouvelle réglementation européenne qui vise à accroître la part des agrocarburants: «Comment faire pour qu'on occupe le terrain sans ouvrir le marché aux Brésiliens?»
«En Argentine, on déforeste 300.000 ha par an. Nous, on se fait engueuler quand on déboise un talus: il faut que, politiquement, la stratégie soit claire», a-t-il souligné.
«On est très allant sur la haute qualité environnementale, on s'est battu pour être au Grenelle, on sait qu'il faut diminuer l'usage des phytosanitaires», a renchéri Luc Guyau, président de l'APCA (chambres d'agriculture). «Mais l'objectif est que la masse des agriculteurs progressent, il faut faire avancer tout le monde». «Je ne suis pas fermé: mon fils est dans le bio», a-t-il souligné.
La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a reconnu le problème, quand un produit phytosanitaire interdit en France sur les asperges reste autorisé en Belgique et qu'on retrouve ces asperges belges «au marché de Rungis».
«Mais ce que je veux, c'est qu'on garde tous les objectifs en tête, y compris l'environnement», a-t-elle répondu, tout en remarquant que «le dialogue avec les agriculteurs n'avait jamais été rompu.»