Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a approuvé le 27 juillet un important projet de loi quinquennal sur l’agriculture américaine. L’administration américaine a fait savoir qu’elle était opposée à ce texte.
Adopté par 231 voix contre 190, ce nouveau «Farm Bill», doté de 286 milliards de dollars sur cinq ans, fixera le montant des subventions allouées aux farmers à compter de septembre prochain. Le texte prévoit aussi des financements pour des programmes fédéraux sur la nutrition et l’alimentation. La loi doit maintenant être votée par le Sénat, mais d’ores et déjà l’administration Bush, qui lui reproche notamment de ne pas réduire les subventions et de viser à augmenter les impôts sur les entreprises étrangères, a menacé d’y opposer son veto.
Renouvelé tous les cinq ans, le «Farm Bill» est une véritable aubaine pour les farmers américains à qui il offre plusieurs dizaines de milliards de dollars de subventions. C’est précisément la taille de cette manne, son financement et le profil de ceux qui la reçoivent qui opposent le Congrès et la Maison-Blanche, alors que les subventions versées par les pays riches à leurs agriculteurs sont l’un des principaux points de friction des négociations engagées à l’OMC.
La Chambre des représentants a voté un amendement prévoyant d’augmenter les impôts payés sur les bénéfices des filiales des entreprises étrangères aux Etats-Unis pour financer des programmes de nutrition fédéraux inclus dans la loi agricole.
«Je trouve inacceptable d’augmenter les impôts pour financer une loi agricole qui ne contient pratiquement aucune réforme», s’est indigné avant le vote de la loi le secrétaire à l’Agriculture, Mike Johanns. «La loi étudiée par la Chambre est en fait un pas en arrière, qui crée une politique agricole encore davantage isolée du marché et qui fait des agriculteurs américains une cible de choix dans les négociations sur le commerce international», a affirmé Mike Johanns. «Moi-même et les conseillers du président lui recommanderons d’opposer son veto à cette loi si elle est votée dans sa forme actuelle», a-t-il lancé.
Un point de vue rejeté par le président de la commission de l’agriculture de la Chambre, le démocrate Collin Peterson, pour qui la loi offre «des réformes significatives» et permet un «équilibre nécessaire» assurant aux agriculteurs «un filet de sécurité solide et sûr».
Pour entrer en vigueur au 1er octobre, la loi devrait en principe être votée en septembre, le Sénat n’ayant pas le temps de l’examiner avant le début de la trêve estivale le 3 août.