La situation alimentaire risque de se dégrader dans les prochaines années, en raison notamment de la croissance de la population mondiale et du manque de surfaces cultivables, a affirmé, vendredi, le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
« La situation aujourd'hui n'est pas bonne et il existe une chance qu'elle s'aggrave dans les années à venir en raison de la croissance de la population, de la réduction des surfaces (agricoles) disponibles et du changement des habitudes alimentaires », a-t-il estimé, lors d'une table ronde en marge du Sommet de la francophonie à Montreux.
« La sécurité alimentaire est un impératif moral et politique », a souligné Pascal Lamy, selon lequel les gouvernements doivent investir davantage dans le secteur agricole et remédier au gaspillage responsable, selon lui, de pertes de 30 % de la production alimentaire mondiale.
Le patron de l'OMC a également demandé à « traiter les problèmes des subventions » mais aussi des barrière douanières, souvent pointés du doigt par les pays en développement.
La ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, a pour sa part qualifié de « scandale » le fait que « 1,5 milliard de personnes (...) ont faim ».
« Mais ce n'est pas une fatalité (...) pour autant qu'il y ait une volonté politique, en fixant des priorités et des conditions-cadres pour le commerce des matières premières alimentaires », a-t-elle ajouté.
Le président du groupe alimentaire suisse Nestlé, Peter Brabeck, a quant à lui soulevé le problème d'achats massifs de surfaces agricoles en Afrique par des pays comme la Chine et la Corée.
« Est-ce que c'est positif pour les fermiers en Afrique ? J'ai mes doutes. C'est un grand défi qu'il faudra régler vite, sinon ce sera trop tard », a averti Peter Brabeck.
Selon les Nations unies, actuellement près d'un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim et 2,5 autres milliards d'individus sont mal nourris.
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