Les organisations européennes de la filière de la viande se félicitent d'une possible réintroduction, sous conditions, des farines animales dans l'alimentation des porcs et des volailles. Mais tous les élevages n'y auraient pas accès.
Tirant les conséquences de la quasi-disparition de la « vache folle » dans l'UE (67 cas en 2009 contre 2.167 en 2001), la Commission européenne avait proposé, le 16 juillet 2010, dans sa « feuille de route » numéro 2 pour les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), de réévaluer la réglementation afférente. En particulier, elle envisageait un retour graduel des farines animales (rebaptisées protéines animales transformées – PAT) dans l'alimentation des non-ruminants. En juillet 2011, les eurodéputés avaient souscrit à cette approche.
Dans une lettre, en date du 5 octobre 2011, adressée à Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture, les organisations professionnelles de l'élevage, des viandes et de l'équarrissage (1) se félicitent de l'évolution de ce dossier, conforme à leurs attentes. Ils indiquent souscrire aux mesures sanitaires proposées par la Commission. Plus inattendu, ils souhaitent que les PAT soient mises à la disposition d'un nombre limité d'industriels (usines d'aliments) et d'exploitations agricoles, de sorte à limiter les risques de mauvaise utilisation et à favoriser les contrôles.
Les professionnels approuvent le principe d'un non-recyclage des PAT au sein d'une même espèce (pas de PAT de porc dans les aliments pour porcs, pas de PAT de volaille dans les aliments pour volaille). Cependant, ils estiment qu'une « stricte tolérance zéro » en cette matière serait « disproportionnée » en comparaison du risque sanitaire tel qu'il a pu être évalué par l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa). « Les enjeux sont plus éthiques que sanitaires », commentent les professionnels.
Les signataires font valoir que la réintroduction des PAT permettrait d'améliorer la compétitivité et la durabilité des filières européennes d'élevage, de réduire le déficit communautaire en protéines, de lutter contre « l'extrême volatilité » des prix des céréales et de limiter le prix des aliments pour animaux, lesquels représentent environ la moitié du coût de production d'un porc ou d'une volaille. Cela réduirait également les distorsions de concurrence avec les pays tiers qui utilisent les PAT.
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(1) Copa-Cogeca, EFPRA, UECBV, Clitravi.
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- Farines animales : les eurodéputés ne s'opposent pas à leur retour (6 juillet 2011)