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« Nous avons besoin de continuer à vacciner massivement » (interview J.-L. Angot, DGAL)

Publié le jeudi 09 décembre 2010 - 15h10

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Jean-Luc Angot, DGAL. Photo : GFA
Jean-Luc Angot, DGAL. Photo : GFA

L'Etat veut maintenir la pression vaccinale au niveau des campagnes précédentes. Son objectif est d'éviter que le virus circule à nouveau et ainsi de préserver l'élevage français, a expliqué Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l'alimentation et chef du service de la coordination des actions sanitaires au ministère de l'Agriculture, lors d'une interview accordée à La France Agricole.

 

 

Pourquoi avoir opté pour une vaccination volontaire ?

 

Parce que depuis l'apparition de la maladie, la situation épidémiologique française a évolué. Les campagnes de vaccination obligatoire ont porté leurs fruits, prouvant le bien-fondé de la vaccination. De 32.000 foyers en 2008, nous sommes tombés à 85 en 2009 et seulement un cette année. Ce dernier a été détecté dans le cadre du programme de surveillance, et non sur la base de signes cliniques.

 

Ce n'est pas le caractère obligatoire de l'acte qui est important. C'est la pression vaccinale ! Notre objectif est d'arriver à au moins 80 % de bovins et d'ovins vaccinés comme lors des campagnes précédentes. Si nous baissons la garde, ils pourraient circuler de nouveau. A nous de sensibiliser et de responsabiliser les différents acteurs de la filière. C'est dans ce cadre que le ministre chargé de l'Agriculture a envoyé une lettre aux éleveurs ainsi qu'un guide pratique de la vaccination.

 

 

Y a-t-il un danger pour nos exportations ?

 

S'il y a de nouveaux foyers, il est clair que nos partenaires commerciaux reverront leur position. Les Espagnols ont accepté la libre circulation entre nos deux pays sans exigence de vaccination à partir du 1er janvier 2011, car du point de vue épidémiologique, nous sommes dans la même zone. L'Italie souhaitait renégocier l'accord avant finalement, de le proroger.

 

Il y a aussi des échanges avec des pays tiers dans la balance. Avec l'Egypte par exemple qui, après plusieurs années d'embargo à cause de l'ESB, a accepté de rouvrir ses frontières. Cela constitue un appel d'air important pour notre pays. C'est également le cas de la Biélorussie et du Kazakhstan. Actuellement, nous sommes en pleine discussion avec la Russie.

 

 

Est-ce pour cela que les vétérinaires continuent de vacciner les broutards destinés à l'exportation ?

 

Pour ces animaux, il n'y avait rien à discuter. La certification reste de mise, et un vétérinaire ne peut certifier que ce qu'il a fait. C'est pour l'attestation du cheptel d'origine qu'il a fallu négocier. Les Italiens ont fini par accepter de maintenir le protocole d'échange avec l'exigence « mère vaccinée » à la place de « cheptel vacciné » pour les animaux de moins de 90 jours.

 

Les opérateurs s'organiseront pour que la mère des veaux qu'ils souhaitent exporter soit bien vaccinée. Car il n'est pas possible aux services vétérinaires d'attester que le troupeau a été vacciné si le vétérinaire n'intervient pas.

 

 

Comment l'éleveur peut-il prouver qu'il a vacciné ?

 

Il doit le mentionner dans son registre d'élevage. Il y a aussi les factures d'achat des vaccins. Nous n'aurons pas la preuve que les vaccins ont été utilisés, mais il nous paraît évident qu'un éleveur achète le vaccin pour l'injecter à ses animaux. Quant au suivi de la campagne, nous allons mettre en place une téléprocédure. Nous demanderons aux vétérinaires de nous faire remonter des informations sur les ventes de vaccins. Nous aurons aussi des remontées d'information de la part des organisations professionnelles, entre autres les groupements de défense sanitaire (GDS).

 

 

Craignez-vous un manque de vaccin ou une envolée des prix ?

 

J'ai participé la semaine dernière à l'assemblée générale d'un groupement de défense sanitaire où toutes les inquiétudes sur le prix du vaccin, sa disponibilité étaient clairement exprimées. Je pense qu'on peut rassurer les éleveurs sur ce point. Les choses se caleront au fur et à mesure. L'Etat ne peut pas fixer les prix, mais nous sommes en contact avec les laboratoires et les vétérinaires. Nous leur passons le message de ne pas arriver à des prix prohibitifs. Pour ce qui est des disponibilités, il reste des stocks importants chez les praticiens et dans les plates-formes de distribution.

 

Nous avons surtout parlé d'exportations, mais l'enjeu est le même au niveau national. Je serais éleveur, je n'achèterais un animal chez un de mes collègues que s'il est vacciné. Des garanties conventionnelles pourront être mises en place.

 

 

A télécharger :

 

Propos recueillis par Carole Hiet et Eric Roussel


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