La Commission européenne a annoncé mercredi des propositions pour mieux lutter contre la spéculation autour des matières premières sur les marchés, comme les céréales notamment, une question dont la présidence française du G20 a aussi fait une priorité.
Le commissaire chargé des marchés financiers, le Français Michel Barnier, a dénoncé « l'hyperspéculation scandaleuse » sur les matières premières agricoles.
Elle pousse les prix à la hausse ou la baisse « et a des conséquences sur beaucoup de pays et de populations », dans les pays en développement en particulier, avec des famines chez les plus pauvres comme en 2008 en Afrique. Michel Barnier a dit être « décidé à imposer la transparence » dans le secteur.
L'arsenal envisagé passe notamment par l'obligation pour les courtiers de dévoiler les investissements qu'ils réalisent, une limitation pour les « positions » d'investissement les plus élevées sur les marchés et la possibilité pour les régulateurs de rappeler à l'ordre les spéculateurs qui font trop grimper les prix de l'alimentation ou de l'énergie.
« Je ne vois pas pourquoi sur cette question les Européens seraient moins rigoureux que les Américains », a argumenté M. Barnier, en rappelant que le marché phare des matières premières agricoles aux Etats-Unis, à Chicago, imposait déjà des restrictions.
« Je ne fais pas de procès d'intention, je pose des questions (...) je veux qu'on sache qui fait quoi et c'est vrai dans tous les domaines », a ajouté M. Barnier.
La France a fait de la lutte contre la volatilité des prix des matières premières une des priorités de la présidence du G20 qu'elle assume depuis le mois dernier.
Paris veut mieux réguler les marchés financiers liés aux matières premières, notamment les « produits dérivés » conçus comme des sortes d'assurances permettant aux opérateurs de se couvrir en cas de grosses fluctuations des cours.
Selon le gouvernement français, ces produits sont progressivement « devenus des actifs financiers comme les autres », utilisés entre autres à des fins de spéculation.
La proposition de Bruxelles devrait être formalisée en 2011, dans le cadre d'une révision d'une législation sur les marchés d'instruments financiers, connue des spécialistes sous son acronyme MiFID. L'idée est de moraliser et mieux surveiller les transactions sur les marchés financiers.
ensemble soyons responsables
jeudi 09 décembre 2010 - 13h49
Il est serait de bon aloi de moraliser cette dérive financière qui sévit depuis quelques temps sur les matières agricoles. Au delà du constat il faut légiférer de sorte à encadrer ces abus par une taxation des flux financiers. Oui en effet des pays ne peuvent pas s'alimenter correctement; la matière première étant beaucoup trop chère.