La Confédération paysanne a fait part jeudi des «doléances des éleveurs pour survivre à la crise due à l'épidémie de fièvre catarrhale ovine, à l'intention de Michel Barnier, ministre de l'Agriculture».
Elle demande à l'Etat d'aider les éleveurs à surmonter la crise afin de «maintenir l’élevage et la production, garantir le revenu des éleveurs».
La Confédération paysanne souhaite tout d'abord que les pouvoirs publics «exigent la levée de l’embargo italien». «Seule la levée immédiate de l’embargo italien permettra de résorber la crise commerciale», estime-t-elle.
La seconde revendication est de redéfinir «une stratégie vaccinale à partir de considérations sanitaires et zootechniques».
Au passage, elle souligne des problèmes dans la mise en oeuvre de la vaccination. Selon elle, il n’y a notamment «pas assez de doses pour vacciner les broutards que les éleveurs souhaitent exporter. Dans certains départements, on en vaccine 70%, dans d’autres 25%» «L’âge des animaux à vacciner en priorité a été défini selon les départements», ajoute-t-elle.
«Nous déplorons que l’Etat se refuse à assumer son mandat sanitaire et laisse les éleveurs endosser seuls les risques. Nous exigeons des recommandations de stratégie vaccinale contre la FCO à sérotype 8, cohérentes, garantes de la protection sanitaire des cheptels, et notamment du cheptel ovin», affirme le syndicat.
La Confédération paysanne estime en outre que les éleveurs manquent d'information. «Nous redemandons à l’Etat de prendre ses responsabilités et de développer la communication et l’information directement vers les éleveurs afin que leurs choix soient réalisés prioritairement en fonction de données sanitaires. Il faut également informer les éleveurs qu’ils peuvent vacciner eux-mêmes contre la FCO à sérotype 8 et contraindre les vétérinaires à respecter cette liberté», explique-t-elle.
Enfin, le syndicat demande que toutes les pertes économiques dans les élevages, dues à l’épidémie de fièvre catarrhale ovine soient estimées et prises en charge pour sauver les trésoreries.
«L’Etat doit urgemment dresser un état des lieux des pertes économiques dans les exploitations, indemniser les pertes induites dans les élevages ovins et bovins, assumer sa part de responsabilité dans la mise en place du processus d’indemnisation.»