Le gouvernement va financer une campagne de 200.000 euros pour promouvoir la production française de fruits, dont les cours s'érodent avec l'afflux simultané des productions françaises et européennes, a annoncé mardi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Interpellé devant l'Assemblée nationale, le ministre a évoqué une situation « difficile » liée au fait que toutes les productions de fruits d'Espagne et de France arrivent sur le marché en même temps et que le climat du début de juillet s'avère « peu propice à la consommation de fruits ».
« Nous aurons une campagne de promotion financée par l'État à hauteur de 200.000 euros pour passer ce moment difficile. Il faut s'organiser et gérer la période et promouvoir la production française », a-t-il ajouté.
M. Le Foll a confirmé la tenue d'une réunion jeudi au ministère de l'Économie avec la grande distribution. Les ministres de l'Économie, de l'Agriculture et la secrétaire d'État à la Consommation reçoivent la grande distribution, les industriels de l'agroalimentaire et les producteurs pour tenter d'établir « des relations commerciales plus équitables ».
« Mais cette question doit aussi se traiter à l'échelle européenne », a insisté le ministre citant une réunion qui s'est tenue sur ce sujet avec l'Espagne et l'Italie et le dépôt mercredi « d'une question sur les prix » au conseil de gestion de la Commission européenne.
Pour le député (PS) des Pyrénées-Orientales Robert Olive, dont le département est le premier producteur de pêches de France, le fait que les grandes enseignes « n'ont pas encore mis en place la référence “Origine France” » et « le manque d'affichage clair pour le consommateur » conduisent à « des stocks excessifs et à des revenus à la baisse » pour les producteurs.
En pêches et nectarines, les prix ont baissé de 6 % en juin par rapport au prix moyen des cinq dernières années, selon Agreste, le service de la statistique du ministère de l'Agriculture qui explique cette érosion par « un afflux de production venant de toutes les régions ».
Même chose en abricots, les prix étaient déjà en baisse de 3 % le mois dernier par rapport à la moyenne de la période 2009-2013, pour une récolte attendue en hausse de plus de 30 %.