« Des analyses approximatives », « des conclusions hâtives », « un tissu de contre-vérités » qui « met gravement en péril » les producteurs... L'interprofession des fruits et légumes frais (Interfel) a réagi violemment mercredi à la publication, la veille, des chiffres de Familles rurales relevant l'augmentation des prix entre 2009 et 2010.
Selon cette enquête, les prix des fruits auraient augmenté « de 11,1 % » et ceux des légumes « de 5,5 % » entre l'été de 2009 et l'été de 2010. Et, plus étonnant, le prix moyen des produits biologiques serait presque 70 % plus cher que celui des produits conventionnels.
Mais l'interprofession conteste ces résultats. « Les relevés de prix issus de cette étude ont été effectués sur une très courte période (deux semaines isolées : celles du 14 juin 2010 et du 12 juillet 2010) et sur seulement 38 départements, indique-t-elle. Cette méthodologie n'est pas représentative de la réalité du marché des fruits et légumes frais et ne reflète ni le niveau de l'offre, ni celui de la demande. »
Et l'interprofession de citer les données Kantar Worldpanel, qui « font office de référence économique », pour contredire Familles rurales : « Le prix moyen des légumes bio est de 2,35 €/kg, contre 1,91 €/kg pour le non-bio, soit 23 % plus élevé que les légumes standards ». Pour les fruits, la différence serait de seulement 16 %. Quant à l'augmentation du prix des fruits, toutes productions confondues, elle aurait été moindre que celle annoncée (8 %). Celle des légumes, en revanche, aurait été supérieure, à 16 %.
Pour Gilles Vignaud, président d'Interfel, « Familles rurales aura sa part de responsabilité quant aux effets dévastateurs de la diffusion de cette étude sur les entreprises de la filière des fruits et légumes, surtout à un moment où elles ont besoin, plus que jamais, d'être soutenues ».
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