Les prix des produits alimentaires se sont envolés en Russie à la suite de la sécheresse qui a ravagé les récoltes, poussant les autorités à multiplier les contrôles sur le marché agricole dans l'espoir de juguler la hausse de l'inflation.
Depuis la semaine dernière, rapporte mercredi le service fédéral des statistiques Rosstat, plusieurs produits alimentaires ont vu leurs prix augmenter nettement, notamment le gruau de sarrasin (+8,6 %), qui est pourtant l'un des produits de base de l'alimentation russe.
Le prix de la farine de blé a, de son côté, augmenté de 3,3 % et celui du pain de seigle, de 0,9 %.
Le secteur laitier est lui aussi concerné par cette tendance à la hausse. « La croissance des prix des produits laitiers est notée dans de nombreuses régions de la Fédération de Russie », indique le service fédéral antimonopole dans un communiqué sur son site internet. Les prix du lait ont augmenté de 1,3 % depuis une semaine, selon Rosstat.
Lundi, un responsable de la chaîne de distribution X5 Retail Group, Mikhaïl Soussov, cité par l'agence russe Interfax, avait jugé que la Russie devait s'attendre à une pénurie de certains produits alimentaires et à une hausse vertigineuse de leurs prix pouvant atteindre jusqu'à 60 %.
Et le directeur exécutif de l'Association des compagnies de détail (AKORT), Ilia Belonovski, renchérit mercredi dans le quotidien russe Novie Izvestia : « Même les fournisseurs de miel, de bière et de sel nous envoient des déclarations sur leur intention d'augmenter les prix de gros ! »
Cette flambée des prix des aliments intervient malgré l'entrée en vigueur à la mi-août d'un embargo sur les exportations de céréales destiné à contenir la hausse des prix engendrée par l'effondrement des récoltes en raison de la canicule et à éviter tout risque de troubles liés au coût des denrées de base.
La Russie est confrontée à une grave sécheresse depuis plusieurs mois, aggravée par une canicule sans précédent, qui a pris fin la semaine dernière. Cette catastrophe naturelle a provoqué, selon le président Dmitri Medvedev, la perte d'un quart des surfaces cultivées du pays, poussant les autorités russes à revoir nettement à la baisse leurs estimations de récolte de céréales pour l'ensemble de l'année, à 60-65 millions de tonnes contre 97 millions de tonnes récoltées en 2009.
Mercredi, le ministère russe de l'Agriculture a indiqué que la récolte de céréales toujours en cours en Russie, s'établissait au 25 août à 41,5 millions de tonnes, soit une baisse de 31,4 % par rapport à la même date en 2009.
La hausse des prix des aliments entraîne une accélération de l'inflation, qui s'est établie à 0,6 % sur les trois premières semaines d'août, après 0,2 % sur la même période en 2009, indique Rosstat.