Le conseil d'administration de la Fédération nationale bovine (FNB) réuni mercredi matin a mis la dernière main à son « plan stratégique de guerre » face à l'insuffisance des prix à la production. Il revendique une augmentation de 20 % des cours, et, au travers des actions envisagées, entend rallier le consommateur à sa cause.
Ce plan se décompose en trois phases :
- « Dès demain, nous demanderons à nos sections d'aller contrôler les viandes importées en provenance des pays tiers, détaille Pierre Chevalier, le président de la FNB. Pendant une dizaine de jours, nous entendons dénoncer les conditions dans lesquelles elles sont produites. Ces pays n'imposent pas les mêmes contraintes réglementaires que l'Europe en termes de bien-être, d'environnement, de sécurité sanitaire... »
- La cible suivante est la grande distribution. La FNB entend ainsi toucher le consommateur et le rallier à sa cause. « Nous irons dans les rayons et demanderons aux enseignes les factures de leurs fournisseurs, détaille Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général de la FNB. Et nous collerons des stickers sur les barquettes venant des fournisseurs qui cassent les prix. Cela durera plusieurs semaines. »
- La FNB s'adressera également aux pouvoirs publics. Elle leur demandera d'adopter des mesures en faveur de l'allègement des trésoreries d'ici à la fin de l'année pour aider les exploitations à passer le cap. « Nous voulons aller davantage dans le concret avec l'observatoire des prix et des marges », poursuit Jean-Pierre Fleury. L'objectif est notamment d'obtenir des sanctions en cas de dérive dans la répartition des marges. Les producteurs veulent aussi définir avec l'Etat une stratégie de conquête de nouveaux marchés de pays tiers, notamment sur l'arc méditerranéen.
La FNB attend également du gouvernement qu'il réunisse la filière pour voir ce que la LMA peut apporter dans le conflit qui oppose les différents maillons sur les prix. « Nous sommes dans une situation où le rapport offre/demande est favorable aux éleveurs, assure Jean-Pierre Fleury. Le niveau des prix actuels traduit un dysfonctionnement dans la filière. » A moyen terme, l'organisation syndicale demandera aussi un plan pour l'avenir de l'élevage bovin à viande.